Les toxicologues contre l'expérimentation animale
De plus en plus de voix s’élevent pour défendre les millions d’animaux qui meurent chaque année sous les expérimentations.
Le professeur Claude Reiss, Biologiste spécialisé en toxicité moléculaire, a milité contre les expérimentations sur l’animal car, outre qu’elles relèvent plus de la cruauté que de l'efficacité, elles ne sont pas fiables et peuvent même se reveler dangereuses pour l'homme.
Tout d’abord, le nombre d’animaux sacrifiés pour ces expérimentations est énorme : 200 animaux par produit et donc pour 100 000 produits, 20 millions d’animaux sacrifiés, parfois dans de grandes souffrances.
Cela n’empêche pas que 20.000 personnes meurent chaque année des suites d’ingestion d’un médicament. (quatre fois les victimes de la route et 4ème cause de mortalité en France).
Claude Reiss explique clairement pourquoi les expérimentations sur animaux ne sont pas fiables : "L’espèce se définit par son isolement reproductif" nous rappelle-t-il.
Les espèces ne se croisent pas et le patrimoine génétique va faire réagir l’individu au produit chimique à sa manière.
Ainsi deux espèces peuvent se comporter de façon opposée. Claude Reiss nous donne l’exemple du chimpanzé, l’animal le plus proche de l’homme.
Le sida n’atteint pas le chimpanzé, ni l’hépatique B. Par contre, si on lui injecte le virus Ebola, il meurt.
Le chimpanzé a donc dans les deux premiers cas, une réaction opposée à l’Homme et dans le dernier cas, une réaction similaire.
Ceci prouve la non-fiabilité des tests. Pire, c’est dangereux. Claude Reiss nous rappelle l’affaire du sang contaminé : les tests de ce sang effectués sur les chimpanzés ont montré que ces derniers n’étaient pas malades et on a laissé circuler le sang en question créant la catastrophe que l’on connait.
Il ne faut donc pas se fier aux tests sur les animaux.
Claude Reiss rappelle qu’il existe des méthodes substitutives qui utilisent les cellules humaines en culture (cellules de peau, cellules de foie...). Le noyau de la cellule stocke l’information génétique de la cellule et on peut observer les actions d’un produit chimique sur les gènes de cette cellule. Claude Reiss compare cela à une centrale nucléaire.
Ainsi, la souffrance et la mort de millions d’animaux n’a même pas la justification de l’efficacité.
C’est ce que dénonce la Coalition européenne pour la fin de l’expérimentation animale (ECEAE) dont l’Association One Voice est le représentant en France et qui a financé en grande partie l’embauche de plusieurs toxicologistes dont le travail permet de prouver l’inutilité des tests qui leur sont soumis. La coalition peut maintenant travailler directement avec les industriels qui ont compris que l’expérimentation animale ne devrait plus avoir cours.
Si les toxicologues sont convaincus de la nécessité d’employer les méthodes substitutives, les politiques n’ont pas encore intégré cette priorité et ne font pas le lien entre la renonciation du recours aux expérimentations animales avec la santé humaine et la protection de l’environnement. Le lobby des industries chimiques pèse encore auprès d’eux. C’est ce qui ressort d’une rencontre en Novembre 2012 entre Muriel Arnal, Présidente de One Voice et de Katy Taylor, Biologiste de la Coalition Européenne, avec une collaboratrice du Ministère de l’Ecologie.
Nous devons donc compter sur la détermination et la travail des toxicologistes de l’ECEAE ou de toxicologistes comme Claude Reiss qui fait un travail remarquable malgré un contexte difficile (rappelons qu’en 1992 après avoir participé à une émission de radio où il a exposé ses convictions sur la nocivité des expérimentations animales, Claude Reiss s’est vu prié de quitter l’Institut Jacques Monod qu’il avait pourtant intégré 10 ans plus tôt.)
On peut s'etonner du petit nombre de personnes qui ont regardé et partagés ces vidéos quand on sait que certaines vidéos atttendrissantes de petits chats innocents sont vues prés de 100 millions de fois : 7561 pour la première vidéo et 2652 pour la deuxième (au 14/03/2013) alors que ces vidéos ont été mises en ligne il y a plus de 3 ans.