En écoutant et en regardant cette vidéo, me revient le papier consacré par Micetto au claveciniste virtuose Domenico Scarlatti, dont le chat lui avait inspiré un thème de sonate en marchant sur les touches de son instrument. Nous sommes alors dans une histoire de... jeu de l’oie ! En fait, quand tu lis Micetto t’es deux fois moins con le soir que la veille. Un, d’abord tu apprends des trucs sur les chats. Deux, tu apprends des trucs sur la vie. Le chat ça vient, la vie : Contrairement au piano où les cordes sont frappées, les cordes du clavecin sont pincées par un bec... en plume d’oie !
Bon, retour au chat. Il joue avec un truc qui fait du bruit, ce n’est ni un scoop ni même étonnant. L’un des miens par exemple se jette systématiquement sur tout sac de plastique parce que ça fait un bruit génial ! Après c’est moi qui fais du bruit, j’engueule le chat et je me traite d’imbécile parce que j’ai encore laissé traîner un sac...
Mais là, sur cette vidéo, le (gros !) jouet ne fait pas toujours le même bruit... C’est cela qui intrigue tellement minet. Bien entendu il ne fait pas le rapport entre telle touche et tel ton, certains animaux en sont capables, au moins de façon partielle, mais pas le chat. Enfin j’ai lu ça plusieurs fois, je n’ai pas fait d’études précises là-dessus... Il s’en fout le chat, il s’amuse c’est tout.
Tiens souvenir... Une soirée où l’on n’avait pas sucé que de la glace, un artiste présent dans la fête s’est mis au piano de la très belle villa où nous étions, l’instrument était évidemment un Steinway. Il nous dit d’une voix de stentor « Messieurs, Shöenberg ! » et ses premiers accords... ressemblaient un peu à ce que joue le chat sur cette séquence filmée ! Chat Shöenberg ? Mais pas seulement, l’histoire va beaucoup plus loin.
La musique instinctive du chat vaut largement autant que certaines trouvailles de très haute volée et surtout de très haute beurrée, c’est donc un premier point de vue.
Il y a aussi ceci... Les agents des artistes, mais surtout les vendeurs de tout acabit, ont décidé de donner une valeur colossale à des trucs effarants, une toile sur laquelle un nom connu a jeté un seau de peinture, une sonate jouée au piano avec son cul, une sculpture à base de fourchettes à bas prix... Bref, nous sommes passés du jeu de l’oie... au jeu de cons...
Le chat, lui, c’est gratuitement qu’il s’amuse, et follement, la preuve, il y revient tout le temps sur le piano. Sa musique aurait donc infiniment plus d’authenticité que certaines signatures dont s’enorgueillissent galeries et parfois musées ! D’une certaine façon, ce chat ce n’est donc pas Shöenberg, il y a du vrai Amadeus dans son jeu ! Mais contrairement au virtuose allemand qui dit on composait en se marrant, le chat ne peut jouer qu’avec deux pattes, et donc deux doigts sur le clavier, quatre s’il marche sur les touches. Mais il s’amuse autant que le maestro et à la différence de Mozart, il n’est pas obligé d’écrire sa musique. Quant à la notoriété, l’argent, la célébrité, le chat s’en fout.
Belle leçon le chat pianiste !