Avez-vous déjà vu une petite souris se précipitant sur un chat au lieu de le fuir ?
Et oui cela s’avère possible !
Ce comportement est bien réel et peut se produire lorsque le rongeur est infecté par le parasite Toxoplasma gondii, responsable de la toxoplasmose.
Le but d’un tel comportement serait de permettre le passage de Toxoplasma gondii à l'intérieur de l'intestin du chat, seul endroit où le parasite peut terminer son cycle de reproduction… avant d'être rejeté dans les selles des chat polluant l’environnent dont s’alimentent justement les souris. L’avenir du parasite étant ainsi assuré.
Dans une étude de la revue Cell Reports des chercheurs de l'université de Genève, ont donné une explication à ce comportement étonnant qui ferait que les souris et les rats infectés deviendraient d'intrépides aventuriers qui n'auraient plus peur de s'élancer vers l'inconnu, quel que soit le risques encourus !
Pour avancer sa nouvelle hypothèse, l'équipe suisse a fait passer un test olfactif aux souris de laboratoire. Toutes étaient mises dans des cages parfumées avec l'odeur de quatre urines différentes : celles d'un chat, d'un renard, d'un lynx et d'un cochon d'Inde (un rongeur non prédateur). Le groupe de souris infectées par le parasite manipulateur s'est montré prêt à rentrer dans toutes les cages et a même fait preuve de plus d’intérêt pour celles souillées par l'odeur d’urine du renard et du cochon d'Inde, alors que les souris non contaminées restaient, elles, bien plus prudentes..
Les chercheurs ont alors mis en évidence un lien entre le développement de l'infection dans le cerveau des souris et l'intensité des modifications de leur comportement. Grâce à des techniques d'imagerie optique, ils ont étudié l’évolution de kystes qui contiennent le parasite dans le cortex. En parallèle, ils ont aussi testé la propension des souris à s'aventurer vers l'inconnu. Et il leur est apparu que la multiplication des kystes et donc la progression du parasite – de manière uniforme dans le cerveau – se conjuguent avec un comportement de plus en plus imprudent. Les chercheurs estiment que c'est le processus inflammatoire lié à l'infection qui est en cause. Des essais suggèrent même que donner des anti-inflammatoires aux rongeurs infectés permettrait d'inverser leur tendance à présenter des conduites à risque.