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Les chats d'un jour et plus si affinités.

04/01/2020
Les chats d'un jour et plus si affinités.

 LES VISITEURS d’un jour et plus si affinités 

 

 L’individu occupant une habitation avec jardin est un être bien prétentieux. Il se voit en géomètre et adopte la croyance en une divinité cadastrale. S’il a la chance d’être observateur, il remarquera que le territoire qu’il pensait bien délimité par ses soins n’est que l’extension d’une multitude de bestioles ayant chacune son arpenteur. Depuis les airs jusqu’aux sous-sols, chacun a son chez-soi, celui du jour comme celui de la nuit. Ceux, comme nous, qui ont la chance supplémentaire de vivre avec des chats, verront que nos minets n’ont pas, autant que nous, le sens aigu d’un domaine clos. Ils ont plutôt divers territoires spécifiques. Il y a : l’espace « chasse », l’endroit du « restaurant à croquette » celui du « repli maison » et bien d’autres. Ils savent disposer des messages dans les différentes parcelles en les arrosant de quelques gouttes de leur parfum. Parfois, ils déménagent selon l’occasion ou pratiquent le double foyer. La plupart du temps, en humains bienveillants, nous encourageons nos chats à accepter la coloc avec leurs congénères de passage. Cependant, notre zèle excessif à penser que tout greffier visiteur doit bénéficier d’un « sweet home » nous conduit à des raisonnements douteux. Pour preuve, quelques exemples à raconter. 

 Il y a eu « Speedy » que l’on considérait comme odieusement abandonné par des Britishs (c’était bien avant le Brexit) et que l’on soignait de ses blessures et de ses puces. On ignorait qu’il était juste notre voisin ayant bons parents se demandant qui entourait d'attentions leur minet. Il finit par nous choisir en « propriétaire principal » tout en gardant le domaine des deux habitations. Les chats Maine coon voient grand.  

 Puis ce jeune tigré, visiteur opiniâtre, paressant régulièrement à l’ombre du tilleul, que l’on devina sans famille, forcément. Nos vacanciers parisiens (personne n’est parfait) de ces jours d’été n’ont pu résister à nos injonctions pressantes d’adoption. Ils durent embarquer le matou pour une nouvelle vie à la Butte aux Cailles. La destination, bien qu’au nom attractif pour un chat, restera à jamais ignorée d’un improbable et piètre maître, au moins à nos yeux. À notre décharge, il faut dire que la bestiole s’était prise pour eux d’une affection inexplicable. Il ne les lâchait pas d’une semelle. 

 Enfin, last but not the least, l’histoire du chat « Bébert ».  Cette fois, nous étions dans cette arrière-saison où souvent les beaux jours s’étirent avec la grâce d’un félin qui termine sa sieste. Bébert était un très élégant matou qui nous a tenu compagnie durant plusieurs semaines. Il était affectueux et d’un caractère très causant, ce que, personnellement, j’adore. Sa façon de s’exprimer, ses miaulements étaient bien particuliers, ce qui a de l’importance pour la suite. Ce chat montrait une telle aisance à notre endroit que Bébert et nous, « c’était du sérieux », enfin le pensions-nous. Les jours d’automne se faisant plus frais, le jeune animal inspecta le logis, testa les fauteuils et canapés. Le matou était un mâle, un dur, un jules, pourvu de ses virils attributs. Ce qui était élémentaire pour lui n’était pas un détail pour moi, étant peu utilisatrice du musc sécrété par les glandes abdominales de son espèce. Aussi le Bébert fut gentiment, mais fermement conduit chez le castrateur diplômé. Quelques jours passèrent. Il ne semblait pas nous en vouloir de cette atteinte, bien que son avis ne lui fût pas demandé. Puis, il disparut. Nos recherches restèrent infructueuses. Allez savoir dans quel pétrin se mettent ces bestioles ! Les dangers et les ennemis ne manquent pas, ici comme ailleurs. 

  Nous étions bien peinés, sans que cela empêchât la terre de tourner et les saisons de se succéder dans le bon ordre. Vinrent un hiver hivernal, un printemps printanier, un été estival puis un nouvel automne avec la lumière du jour faiblissante. Surprise ! « notre » Bébert réapparu tout fringant pour quelques jours de cette saison. Puis, il déserta de nouveau, nous laissant dans nos… stériles interrogations. 

 Moralité : Chats promeneurs, nomades, ou vacanciers, mieux qu’un servile collier, copiez la mode de vos maîtres et arborer un élégant tatouage dans le creux d’une de vos oreilles pointues. Il éloignera les adeptes d’Amélie Poulain qui pensent répandre le bien en se mêlant de la vie des autres (chats). 

 

 Brigitte Follys, janvier 2020 

 

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