Julien Viaud, né à Rochefort-sur-mer en 1850, fut à la fois romancier et Officier de marine. Il avait une personnalité intéressante, grand voyageur et aficionado des chats. Lors d'un de ses voyages, il rencontra à Tahiti la reine Pomare qui l'appela Loti, du nom d'une fleur locale. C'est ainsi que Julien Viaud prit comme pseudonyme Pierre Loti.
Pierre Loti aimait l'exotisme ainsi que le prouve sa maison de Rochefort, devenue un musée.
Il aimait s'y réfugier entre deux voyages en compagnie des femmes de sa vie et y retrouver ses chats. Il en eut beaucoup. Son enfance fut bercée par M. Souris dit "la Suprématie". Il eut aussi Ratonne, Belaud, Belkis qu'il baptisa à Istanboul ce qui fit scandale, Kedi-Bey (Seigneur Chat en Turc), Pamouk, le plus célèbre, angora noir qu'il ramena de Turquie dans son Rochefort natal.
En 1907, Loti écrivit "Vies de deux chattes" qui relate ses relations avec Moumoutte Blanche qui vivait à Rochefort et Moumoutte Chinoise qu'il ramena d'Asie.
Il fit même graver des cartes de visite au nom de " Madame Moumoutte Blanche et Madame Moumoutte Chinoise", respectivement première et seconde chatte chez Pierre Loti.
En 1908, il devint Président d'honneur de la Société protectrice des chats.
Pierre Loti parle souvent de chats dans ses œuvres et surtout de leur âme et leur mystère.
"Dans notre ignorance de tout, notre impuissance à rien savoir, quel étonnement (et peut être quelle terreur) il y aurait à pénétrer, par les étranges fenêtres de ces yeux, jusqu'à l'inconnaissable de ce petit cerveau cache derrière,.. Mais non, jamais, jamais, il ne sera donné à aucun de nous de rien déchiffrer, dans ces petites têtes câlines qui se font si amoureusement, caresser, tenir et comme pétrir dans nos mains."
Il évoque à plusieurs reprise l'âme des chats qu'il entend à certaines heures du jour."
Évoquant une de ses chattes, il dit d'elle : "il fallait que mes yeux fussent pour elle des yeux, c'est à dire des miroirs ou sa petite âme cherchait anxieusement à saisir le reflet de la mienne.
Son amour pour les chats le pousse à s'indigner devant la maltraitante comme dans "Noyade de chat".
Il reconnaît avoir parfois plus de pitié pour eux que pour les humains : "et j'ai peut être plus de pitié encore pour ces âmes des bêtes que pour celles de mes frères parce qu'elles sont sans parole et incapable de sortir de leur demi-nuit, surtout parce qu'elles sont plus humbles et plus dédaignées"