Le chat a été source d'inspiration pour de nombreux : écrivains (Colette, Pierre Lotti, Céline...), musiciens (Henri Sauguet, Domenico Scarlatti et son chat Pulcinella, Sebastien Bach..), mais également pour beaucoup de peintres.
Pour ces peintres, soit le chat est au centre du tableau : par exemple, Picasso représente un chat saisissant un oiseau dans la gueule. Ou bien la toile “le chat blanc”, attribuée à Géricault, met en scène un chat seul au milieu de la toile dans une position très juste et bien saisie. Ou encore, le chat de “l’Annonciation” de Lotto qui court au milieu du tableau. Soit au contraire, le chat est représenté furtivement, se détachant à peine sur le fond sombre de l'oeuvre comme le chat noir de l’Olympia de Manet. On le devine plus qu’on ne le voit.
Un de ces peintres qui ont introduit des chats dans leur peinture, nous a semblé intéressant dans l’expression qu’il donne du félin : Léonard Tsuguharu Foujita, peintre franco-japonais, représentant de l’école de Paris qui vécut de 1886 à 1968.
Né au Japon, Léonard Foujita s’installe à Paris en 1913 et malgré quelques retours à son pays natal, il devient une figure de Montparnasse pendant les années folles. Tout le monde le reconnait avec ses lunettes rondes, sa frange de cheveux noirs et ses grandes oreilles il est le plus souvent accompagné d’un chat. C'est un artiste mystérieux qui joue de sa double culture orientale et occidentale, déjà plus tout à fait japonais mais pas complètement français.
C’est un artiste très complet à la fois peintre, dessinateur, graveur, illustrateur, photographe...
Entrer dans le monde de Foujita c’est fréquenter ses amis de Montparnasse, Picasso, Modigliani, Derain, Kipling ou Soutine. C’est aussi faire la connaissance de ses chats.
Il s’est distingué par son amour des chats, surtout les chats de gouttière qu’il a découvert à Paris. Un jour qu’il rentrait chez lui à l'aube prés du square Montsouris, un petit chat tigré le suivit et insista tellement que Foujita le garda. Il l’appela Miké ce qui signifie en Japonais “Tricolore”. Miké ne quittera plus Foujita et deviendra son modèle dans de nombreux autoportraits. On le trouve fréquemement dans les oeuvres de Fujita en compagnie de nus féminins.
"je crois que les félins ont été donnés aux hommes pour qu'ils fassent auprès d'eux l'apprentissage de la femme" avait déclaré Foujita à une journaliste. Et d'ajouter que son chat était coquet, préocuppé par sa toilette, ami du confort, doux et violent, harmonieux , distant, souple, innoncent et hardi tout à la fois !!
Fujita aimait tellement les chats qu'il s'était fait tatouer un chat sur l'avant-bras.
5/9/15