Léonor Fini dont le talent n’est plus à démontrer, a été une amatrice profonde et fidèle des chats. Elle en a eu jusqu’à dix sept chez elle.
Née à Buenos Aires le 30 Aout 1908, de père argentin et de mère italienne, elle a passé son enfance à Trieste dans un milieu culturel cosmopolite.
Sa passion des chats est née, alors que toute jeune, elle a quitté l’Argentine pour Trieste. Dans la maison de sa grand-mère vivait un grand chat blanc, nommé Ciocci qui avait une étoile noire sur le front.
Ce chat a été le révélateur de sa passion féline. A dix-sept ans, elle s’installe à Milan et commence la peinture.
En 1937, elle se rend à Paris et rencontre André Breton et les surréalistes. Elle crée son propre univers peuplé de personnages étranges et de sphinges protectrices. Pour elle, la femme est chatte, sorcière ou prêtresse.
Sa première exposition a eu lieu à New York en 1939 et elle en organisera 45 en Europe et aux Etats-Unis au long de son existence.
Toute son oeuvre reflète sa passion pour les félidés, de nombreux tableaux, plusieurs esquisses et aquarelles témoignent de son désir de dessiner ou de peindre en hommage aux chats.
Son appartement était rempli de bibelots, objets et statuettes représentant des chats. Ceux-ci lui apportaient sérénité, détente apaisante, calme. Elle leur donnait en retour bien-être et protection.
Elle vivait en osmose avec ses petits compagnons, dormait avec eux, peignait en leur présence des oeuvres les représentant. Ses toiles les plus connues sont : Dimanche après-midi, ou le Couronnement de la bien-heureuse féline et La vie idéale où les félins ont leur place.
Quelques noms dont elle baptisa ses chats : Trilby, Min, Moun, Éloïse, Moufti, Maho, Maoua, Ouapka, Vibrissa, Kirou, Baphomet, Musidor, Obéron, Belphégor, Negrina, Pipette, Fanfarlo, Minski, Maisie, Zingarella, Mourmour, Muzonka, Cincinnato, Mausi, Siam, Mélusine, Tchata...
Elle leur donnait à manger plusieurs fois par jour car la nourriture est essentielle dans la vie d’un chat. Cela ne consiste pas seulement à manger mais c’est aussi une occupation comme “pour nous de regarder les vitrines”. Léonor Fini leur passe de la musique, plus particulièrement le Barbier de Séville car les chats aiment les voix aigues
En 1977, elle consacra même un livre entièrement dédié à sa passion pour les félidés, Miroir des Chats.
Présidente de l’Association féline de France, elle a déclaré “C’est une courtoisie qu’on m’a faite et d’ailleurs c’est le seul honneur que j’accepte et que j’accepterai parce que c’est un honneur qui a affaire avec les chats et pas avec les êtres humains.”
Dans son testament, elle a prévu que ses héritiers gardent l’appartement qu’elle habitait jusqu’au jour où le dernier chat cesserait de vivre.
Ils purent ainsi après sa mort, continuer leur petite existence dans le cadre où ils avaient l’habitude d’être.
15/9/15