Paul Klee est un peintre allemand, né le 18 Décembre 1879 à Munchenbuchsee, près de Berne. Il est issu d’une famille d’artistes, principalement des musiciens puisque sa mère est cantatrice et son père enseigne la musique à Berne. C’est sa grand-mère maternelle qui l’initie très jeune au dessin. Il apprend également le violon à l’âge de sept ans.
En 1898, il intègre l’atelier de Heinrich Knirr où il apprend avec succès le dessin figuratif. En 1900, il entre à l’Académie des Beaux-Arts de Munich où il se met à la technique de la gravure et de la sculpture.
Il rencontre une pianiste, Lily Stumpf, dont il tombe amoureux et qu’il épousera en 1906. Un enfant, Félix, nait de leur union. Lors d’un séjour en Italie, le peintre est subjugué par le charme de l’art de la Renaissance. A Berne, il découvre les oeuvres de J-B Corot qu’il admire et à Paris, il rencontre les impressionnistes. C’est en 1917 que l’artiste se fait connaitre en organisant de nombreuses expositions. Doué en pédagogie il enseigne, à partir de 1920, au Bauhaus de Weimar puis à l’Académie des Beaux-Arts de Düsseldorf. Il en est chassé par les Nationaux-Socialistes en 1933 et s’installe dans le Tessin.
En 1935, il est atteint de sclérodermie, une maladie orpheline. La maladie influence les dernières oeuvres du peintre dans lesquelles il exprime sa souffrance et son tourment (fonds très étudiés parsemés de traits noirs) voire l’angoisse de la mort dans “Explosion de Peur” et “Cimetière”.
Tout au long de sa vie, Paul Klee eut des chats. Pour lui, le chat est un dieu égaré sur la terre. Il en introduisit dans ses oeuvres : dessins, peintures, poèmes, photographies. Il nous a transmis des chats qui chassent au clair de lune, des chats rêvant aux oiseaux. Dans sa toile ”Idole pour les chats de la maison” (1924), il représente une tête de chat géante.
Paul Klee était très sensible aux subtilités et à la finesse du caractère du chat.
Le peintre eut plusieurs chats dans sa demeure : tout d’abord, il eut un chat gris nommé Nuggi lorsqu’il était étudiant. Il eut aussi Mys, un chat à poil long foncé que Paul Klee photographia en 1902. Puis il eut Fripouille (qu’il appelait aussi Fritzy), un chat tigré qu’il peignit dans la toile intitulée “Le chat et l’oiseau”. Il s’agit d’une calligraphie en couleurs mettant en scène un chat, un oiseau entre ses yeux.
Mais sans doute, celui qui compta le plus, fut Bimbo, “l’Ange Blanc”, chat racé qui lui fut offert et lui servit souvent de modèle.
Paul Klee était très attaché à ses chats. Lorsqu’il était au front, pendant la guerre de 1914, il ne manquait pas de demander des nouvelles de Fritzy dans sa correspondance avec son épouse.
De même, il écrivit dix lettres très émouvantes à Bimbo, l’Ange Blanc, lorsqu’il fut hospitalisé dans un sanatorium.
Son ami, Ernst Ludwig Kirchner a fait son portrait en compagnie de l’Ange Blanc. C’est d’ailleurs en peignant une ultime fois son chat favori que Paul Klee rendit son dernier soupir, le 29 Juin 1940, laissant la toile intitulée “la montagne du chat sacré”, inachevée.
Un livre intéressant sur les relations de Paul Klee et les chats, intitulé “Les chats cosmiques de Paul Klee” a été écrit par Marina Alberghini et publié en 1993.