Encore du très lourd autour de deux grands artistes amateurs de chats. Ravel et Colette se sont connus à 25 ans. Colette a écrit un poème qu’elle a proposé à Ravel de mettre en musique... Colette ne pouvait pas écrire deux lignes sans évoquer ses chats, il y a donc dans le livret de « L’enfant et les sortilèges », un des deux seuls opéras écrits par Ravel (1925), une scène dite du « Duo Miaulé », dont un extrait est mis en ligne ci-dessous, carrément suggestif pour ne pas dire coquin...
Ce qui m’amène d’ailleurs, d’une façon générale, à me demander si parfois, les aficionados(as) de chats n’auraient pas une libido surdimensionnée. Il y a bien sûr mon expérience personnelle, où en effet mes amantes les plus ardentes étaient souvent dingues de chats... Mais si l’on en revient simplement aux deux auteurs sus cités, la simple lecture de Colette, dont on sait qu’elle revendiquait sa bisexualité, n’est entachée d’aucun doute à ce sujet.
En ce qui concerne Ravel, le solo sublissime de Jorge Don sur la musique du Boléro, dans le film « Les uns et les autres » de Lelouch, c’est du torride absolu mis en scène par Béjart.
J’ajoute que dans le cercle de mes amis, le Boléro était un fidèle compagnon de nos souvenirs les plus chauds...
Enfin, j’ai le souvenir, à Pleyel, salle qu’il est question, c’est un scandale, de transformer en temple de la variété, tout cela à cause de cette horreur de construction à La Villette, mais je m’égare, à Pleyel donc, j’ai vu une artiste mondialement connue interpréter le Concerto pour piano (sol majeur, 1928) et son plaisir à jouer dépassait largement le toucher de clavier...
Bref, j’en reviens à l’Opéra de Ravel et Colette et à son « duo miaulé », il y a un échange de correspondance exceptionnel entre les deux auteurs, sur la prononciation idéale du miaou... Comme quoi l’art, pardon l’Art avec un grand « A », même le plus grand, est parfois incapable de reproduire correctement ce que chats et chattes font des dizaines de fois par jour. Et oui, n’est pas chat qui veut, fut-ce le plus grand de nos artistes...
En 1987, Franck Corsaro met en scène « L’enfant et les sortilèges” de Ravel, la baguette du London Philarmonic Orchestra est tenue, s’il vous plaît, par le plus grand chef de toute l’histoire récente de la musique, Simon Rattle lui-même, futur « Sir Simon »...