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A mes chers amis

07/06/2019
A mes chers amis

À mes chers amis

 

Je peux me vanter d’avoir eu beaucoup d’amis, même si quelquefois il m’arrive de dire (et de penser) le contraire.

 Tous différents, des deux sexes bien entendu et d’une large variété de tempéraments, mais tous avaient un mélange de gravité et de facétie.

 J’ai souvent remarqué leur grande indépendance, n’en faisant qu’à leur tête, goûtant peu l’autorité, jamais dans la servitude tout en appréciant la compagnie, la mienne bien entendu.

 Chacun avait sa façon bien personnelle de me parler, une voix singulière émettant des vocalises particulières, ce qui ne nous empêchait pas de bien nous entendre surtout lorsqu’ils me ronronnaient à l’oreille des histoires sans queue ni tête.

 Ils étaient gracieux, gourmands comme des chattes, n’hésitant pas à se dévergonder, en toute discrétion, dans des estaminets voisins, pour un plat pas vraiment végétarien.

 Il m’arrivait de les trouver mystérieux, mais il est probable que c’était réciproque, nous avons tous notre part de mystère.

 Ils avaient de l’appétence pour les grands écrivains, particulièrement Chateaubriand, Colette, Baudelaire, sans être aussi instruits que Monsieur MURR (hommes de lettres très renommés).

 Il y en avait des casaniers très attachés au confort d’un bon fauteuil et de hardis explorateurs, mais c’étaient les mêmes : chasseurs ou pêcheurs selon les opportunités.  Épris de l’aube naissante puis habiles noctambules mais toujours frileux aimant se dorer au soleil.

 Ils étaient un poil égocentriques et très hédonistes.

 Les uns et les autres rêvaient beaucoup, je l’ai souvent observé.

 S’ils étaient en amitié avec moi, j’avais, de temps à autre, le pressentiment que c’était une amitié un peu intéressée, sûrement de mon côté également, allez savoir !

 Ils étaient, roux, blancs ou noirs, tricolores, tigrés de mille façons, à poils courts ou longs, ils s’appelaient Roméo, Minette, Minouche, Chanel ,Caramel, Mitsou, Méphisto, Nestor, Câline, Cachou…

 Et ils étaient mes amis les chats, et surtout les chats de mes amis, vous l’aurez compris. 

 Moralité de Mark Twain : Si on pouvait croiser l’homme et le chat, ça améliorerait l’homme, mais ça dégraderait le chat.

 

Brigitte Follys, mai 2019 

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