Le succès, c’est une photo rigolote d’un chat si possible ayant un défaut, ce que l’on appellerait chez les humains une sale gueule, et une légende humoristique torride. Cela s’appelle les Lolcats, c’est amerloque, et cela fait des millions de visites sur le net.
Ainsi Grumpy Cat (voir photo ci-dessus…) a une tête de chatte râleuse. Et sur le net, les parodies de blagues désagréables affluent, Grumpy devient une star.
Elle rejoint d’autres copains ou copines, passé(e)s par le firmament de la toile, comme Lili Bub, à qui on a fait dire des choses comme "Je me suis amusé, un jour. C'était affreux", ou encore "Le souci avec certaines personnes, c'est qu'elles sont toujours vivantes". C’est hilarant et ça marche du feu de dieu.
Ce qui est assez drôle c’est qu’en France, on a déjà appliqué le système mais à la place du chat qui grinche, on a mis Jean Dujardin, devenu Brice de Nice.
T’es comme le « h » de Hawaï, tu sers à rien. T’es comme le « c cédille » de surf... t’existes pas ! Tu sais comme ta tête va pas du tout avec ton corps. J’tai cassé. Tu sais que t’es physiquement intelligente toi...
On lui a fait dire ces phrases cultes, les producteurs ont gagné des millions de dollars et Jean Dujardin a commencé à tracer un sillon de beauf à l’humour de garçon de bain qui l’a mené sur les traces de OSS 117 jusquà Hollywood…
Aux USA, on a besoin de chats pour dire des choses comme ça. Et du coup, Lili Bub est devenue une star de cinoche, ce qui fait que ces images là sont payantes, interdites de net… Et il se prépare la même chose avec Grumpy cat, qui, sous forme de produits dérivés, a déjà rapporté un billet de 400 000 au mec qui en a fait un symbole commercial et que maintenant, le pactole va se compter en millions. Qui seront invisibles sur le net, retour de bâton pour ceux qui en ont fait une star gratuite.
L’avantage bien sûr, c’est que personne ne pourra critiquer ce film. Dujardin, on peut dire qu’il ne fait pas rire, ou qu’être toujours ridicule rapporte finalement du blé, mais ça, Chaplin avait ouvert la voie, avec en plus une tendresse infinie, bref on peut lui rentrer dedans, mais Grumpy Cat, si vous dites un mot non complaisant, vous allez passer pour un anti-félin primaire !
Moi, honnêtement, déjà que les documentaires animaliers où l’on donne des prénoms aux animaux me font doucement ch… (mais j’adore ceux où les loups s’appellent des loups…) les lolcats ça m’em… Parce que c’est fastoche et que chez les animaux, la méchanceté ou la cruauté n’existent pas. Quand ils tuent ce n’est jamais par plaisir, c’est pour bouffer. En revanche, mon fils vient de me faire découvrir Simon’s cat, qui fait des dizaines de millions de visites, il s’agit de bandes dessinées mettant en scène des greffiers maladroits comme pas deux et moi, j’y retrouve mes chats.
Moralité… Grumpy Cat va gagner des millions je m’en fous, la cause animale n’avancera pas pour autant, puisque ces animaux sont méchants, aussi détestables que Tsilla Chilton interprétant Tatie Danielle, et ce sera bien fait pour ceux qui auront participé à son succès. Et moi et quelques dizaines de millions d’autres, nous nous tordrons de rire avec Simon’s cat comme avec le chat de Gelluck parce qu’un animal peut être drôle, maladroit, intello ou boudeur mais jamais méchant.
PS : D’ailleurs dans le genre chatte méchante et imbécile, on a déjà la nana qui dit allo et qui a gagné des millions sur le dos des gogos. Grumpy cat existe donc déjà en France et franchement, il n’y a pas de quoi en être fier !