Chez Micetto, on ne se fait pas avoir, on n’est pas des crédules, on serait même un peu de la catégorie des méfiants, alors quand une belle histoire arrive toute faite, on se méfie, on enquête, aux quat’coins de Paris qu’on va chercher les morceaux du puzzle…
Bon, l’image est largement diffusée dans la presse et sur les réseaux en avril 2013, on y voit un très joli chat et une très jolie demoiselle, qui partagent la vie, enfin les soirées d’un personnage politique français très important et très en difficulté, d’abord parce qu’il n’arrive à rien (mais ça c’est un peu le principe des ministres depuis de nombreuses années de crise…) ensuite parce qu’il a été le patron d’un traître, traître à ses amis, à ses idées, à son parti, à ses fonctions de ministre, à la France et aux Français, bref, un authentique s.....
C’est à ce moment, comme par hasard, que sont lâchées ces photos… Bien entendu, la gent masculine s’est tout de suite penchée sur la jeune fille, elle assure comme on dit, elle a de la classe, respire (c’est important !) l’ingénuité et pour tout dire l’innocence et de la part des services de com c’est bien joué. Il est évidemment précisé de toutes parts que la jeune fille est amoureuse à la folie d’un homme beaucoup plus âgé qu’elle (tu vois le fantasme susurré lecteur ?), avec un homme formidable et un « home » de bonheur.
Mais nous, nous nous sommes intéressés au chat.
De ce que dit la jeune maîtresse (du chat…) il s’appelle Hamlet. Voilà le vrai sujet d’enquête.
Et l’on se penche sur la pièce de Shakespeare pour tenter de comprendre pourquoi ce chat porte ce nom, le plus célèbre de toute l’œuvre du grand William, né à Stratford upon Avon…
Donc Hamlet est Danois. On connaissait le chien Danois, voici donc le chat…
Bon d’accord, la jeune fille est blonde, avec un prénom qui fait rêver (Marie Charline, les parents ont dû tout de suite savoir qu’un jour elle serait dans les magazines, sinon on n’appelle pas sa fille comme ça...) mais la blondeur (euh… c’est la couleur du blé, si on veut vraiment psychanalyser le truc…) la blondeur donc n’explique pas tout, d’ailleurs elle n’explique rien…
Hamlet (le vrai , enfin le pas vrai puisqu’on est au théâtre, et donc le chat, on cherche des pistes chef, on imagine tout…) habite la très jolie ville d’Elseneur, Helsingør en local, (le ø se prononce à peu près eu), située sur le détroit le plus étroit de la Baltique, l’Øresund, face à la Suède et à la ville d’Helsinborg. C’est en soi un décor de théâtre et notre enquête avance du coup à grands pas, le couple adore donc les histoires racontées sur les planches, des trucs pas vrais mais en général compréhensibles où les héros restent des héros et on les applaudit même pour ça…
En plus, dans le théâtre, le lendemain, on rejoue la même pièce et les héros sont les mêmes et ça dure des mois comme ça. En tous cas quand la pièce est bonne et ça tombe bien, Shakespeare, c’est un cador.
Mais… peut-être que Marie-Charline et son ami ministre (dont nous tairons le nom, à Micetto, on ne hurle pas avec les loups) peut être donc que le couple idéal et amoureux lit mal l’anglais classique…
Parce que ça va se corser… Non, y’a pas de Corses dans l’histoire, en français on dit « ça se corse » quand ça commence à ch… voilà, on veut rester poli mais ça marche pas toujours…
Le père d’Hamlet s’appelle… Hamlet aussi, il était roi du Danemark , il est mort, assassiné par son frère, qui en plus, épouse sa nana. Qui s’appelle Gertrude, c’est moins joli que Marie Charline mais à l’époque de William, ça se portait bien dans les hautes sphères d’une société barbare…
Car les Danois de l’époque sont des barbares, leurs ancêtres ont ravagé les côtes françaises, ces hommes du nord s’appelaient dans leur sabir les « Normen » ce qui a donné les Normands quand on leur a donné la province la plus riche du royaume de France. Et en plus, après, ils sont allés conquérir toute l’Angleterre. Oh là là, l’ascendance pas facile !!!
Des barbares, des voleurs, des casseurs…
Des assassins des traîtres…
A Elseneur, on s’assassine même en famille, on pique les meufs des assassinés, et pour finir, Hamlet tue tout le monde mais est tué à son tour…
Bref, trahison et meurtre au sein de ses proches, voilà le résumé de l’intrigue.
Voilà le message subliminal du chat sur la photo.
Le patron signale à tout le monde autour de lui et surtout ses proches, on dit d’ailleurs « une famille politique », que si on l’emmerde et si on essaie de lui piquer sa meuf, ça va chier grave! C’est en toutes lettres dans la pièce de Shakespeare, traduite plus tard par un certain Audiard, de la façon suivante
« Non mais t'as déjà vu ça ? En pleine paix ? Il chante et puis crac, un bourre-pif ! Il est complètement fou ce mec. Mais moi, les dingues, je les soigne. Je vais lui faire une ordonnance et une sévère… Je vais lui montrer qui c'est Raoul. Aux quatre coins de Paris qu'on va le retrouver, éparpillé par petits bouts, façon Puzzle. Moi, quand on m'en fait trop je correctionne plus : je dynamite, je disperse, je ventile ! »
Alors cette famille, il faut en être ou ne pas en être ? That is the question !
Le chat Hamlet s’en fout, il connaît ses classiques, sur Shakespeare il se balade, et c’est lui qui conclut : « Much Ado about Nothing » pense t’il en ronronnant. Beaucoup de bruit pour rien !