Un exemple à suivre celui de Josefina et de Martin

Une figure à Pollença

Tout le monde connait à Pollença (Baléares) Josefina Vivancos et son mari Martin Alenyar. Tous deux mènent un combat remarquable pour la défense et la protection des chats et des chiens de Pollenca et de ses environs, combat difficile dans la mesure ou depuis peu nos amis les chats semblent pourchassés impitoyablement par les autorités locales.
Josefina (67 ans) est une figure de Pollença et, par son charisme et son dévouement  remarquable pour la cause animale, elle a réussi à sensibiliser la population majorquine à la condition des animaux de compagnie abandonnés.
Les Majorquins ne sont pas dans la majorité très intéressés par ce qui peut arriver à leurs animaux et la tâche de Josefina est rude. En effet, les conditions de vie des chiens et des chats à Majorque n’ont que peu évolué depuis trente ans : les chats ne sont pas identifiés par une puce ou un tatouage et s’ils se perdent, les propriétaires les oublient quand ils ne les ont pas eux-mêmes abandonnés. Les malheureux meurent de faim ou se font écraser par une voiture. Il y a beaucoup de chats sauvages ou abandonnés à Majorque malgré l’existence d’une fourrière à Santa Eugenia qui ,d’après notre enquête effectuée à Pollenca auprès d’habitants bien informés, est critiquée par certaines personnes qui l’accusent de recourir plus à l’euthanasie qu’au placement des animaux et notamment des chats.
L’existence du refuge de Josefina est donc précieuse. C’est pour ainsi dire un des seuls établissements de l’ile à donner une seconde chance aux animaux qui n’ont pas de maitres ou ont été abandonnés et à ne pas pratiquer l’euthanasie.
Y vivent une centaine de chiens et une cinquantaine de chats, tous rescapés, soignés et nourris par Josefina et Martin en attendant d’être adoptés.

Tout a commencé avec la rencontre d’un chien malade

Cela fait plus de trente ans qu’à eux deux, ils font les bons samaritains des chats errants. Tout a commencé, il y a de longues années.
Josefina raconte qu’elle avait tout juste vingt ans et qu’elle vivait dans la finca qui sert maintenant de refuge et où elle habite toujours, et que c’est un chien malade qui lui a valu sa vocation de protectrice des animaux. Ce chien avait la leishmaniose et errait dans la campagne, déshérité, le poil rare et abimé par le terrible parasite. Les voisins lui donnaient des coups de pied et le chassaient.
Josefina a compati aux souffrances de cette pauvre bête et l’a emmenée chez le seul vétérinaire de la région à l’époque, situé à Alcanada. Celui-ci, après avoir examiné l’animal, lui dit que malheureusement il ne pouvait rien faire pour lui. A l’époque il n’y avait pas de médicament contre le mal dont il était frappé. Elle a alors cherché un refuge pour le chien et c’est ainsi qu’elle a appris qu’il n’y en avait aucun dans le nord de Majorque et que le seul centre était à Palma. Ce fut le déclenchement de sa vocation et elle a commencé à recueillir les chiens et chats abandonnés. L’absence de toutes installations municipales dans la région a fait que le nombre d’animaux recueillis était de plus en plus important avec les années et les frais de fonctionnement du refuge dépassaient les ressources financières de Josefina. Les bénévoles du refuge constituèrent l’Association “Les Amis du Refuge des Animaux de Compagnie de Pollença” ce qui permit à Josefina de recevoir des donations pour entretenir les animaux. Tout ce qui lui est versé va aux animaux. Les commerçants de Pollença et du Port soutiennent l’Association dans son action et mettent des boites dans leurs boutiques pour récolter des dons pour les animaux.
L’Association est bien organisée. Chaque animal qui rentre au refuge a une fiche comportant son nom, sa date d’entrée, sa description, son état de santé et sa photo. Une secrétaire tient la comptabilité.

Josefina nous fait visiter la chatterie qui est quotidiennement nettoyée ; les chats sont en liberté dans un grand box ; ils peuvent déambuler dans un espace relativement spacieux avec une partie en pleine air sur herbe et une partie de construction où un abri en dur est installé avec un chauffage électrique pour l’hiver et des lits avec couvertures.

Josefina nous présente avec amour ses petits protégés, notamment une mère avec ses petits qui n’ont que treize jours et commencent à peine à ouvrir leurs yeux sur le monde. Ils sont nés à l’état sauvage dans le jardin d’une finca dont la propriétaire les a amenés. Plus tard, ils seront adoptés quand ils n’auront plus besoin de leur maman.

Les chats errants sont pris en charge

Depuis trente ans, Josefina se dévoue pour ses amis à quatre pattes. De plus, l’Association se charge de nourrir les chats en liberté dans la campagne autour du refuge, à la Cala San Vicens, à la Huerta de la Font, notamment. Elle trappe les chats pour les faire stériliser et empêcher la prolifération.
Le jour où nous l’avons rencontrée, Josefina attendait un vétérinaire qui venait de Suisse pour castrer trente six chats. Une salle d’opération est installée dans le refuge et des petits patients attendaient dans des cages pour être opérés. Une fois opéré, le vétérinaire fait une encoche à l’oreille du petit patient (à droite pour les mâles et à gauche pour les femelles) puis ils sont remis en liberté là où ils ont été attrapés.

Le réseau des adoptants va jusqu’en Allemagne

Le plus important est de faire adopter les petits pensionnaires qui vivent au refuge. Grâce à une liaison établie de façon permanente avec une Association allemande, dirigée par une autre femme remarquable, Ingrid Lorenz, demeurant à Überlingen en Allemagne, Josefina expatrie par avion des chiens et des chats qui sont adoptés par des familles allemandes qui ont vu leur photo sur internet. C’est ainsi qu’après avoir appris le majorquin, les animaux apprennent à obéir aux ordres en Allemand ! En 2012, environ 70 chats ont été adoptés à Majorque et en Allemagne (mais Josefina regrette que les Majorquins n’adoptent que des chatons et pas assez de chats adultes). A chaque adoption est signé un contrat. L’animal reste la propriété du refuge et une clause figure au contrat stipulant que tout animal maltraité par son adoptant, sera repris par le refuge. Ingrid Lorenz veille en Allemagne au bien être des animaux adoptés et assure un suivi.
 
Une autre activité de l’Association remporte un vif succès et assure une recette non négligeable. Il s’agit d’une braderie périodiquement organisée au Cloitre de Pollença où sont vendus des objets de seconde-main, du linge, de la brocante et des antiquités, offerts par des donateurs pour l’occasion. L’évènement attire chaque fois environ un millier personnes. La journée du 26 Mai 2013, la braderie a rapporté à l’Association une recette de 10248 €. C’est très utile pour pouvoir faire face aux dépenses de nourritures et de vétérinaires. 

  
 
La forte personnalité de Josefina et l’efficacité de Martin qui parle cinq langues, sont à l’origine du succès de leur entreprise. Josefina nous a montré fièrement toutes les photos reçues d’Allemagne des chats et chiens adoptés que les nouveaux maitres envoient à leur bienfaitrice. Josefina sait faire pression auprès de la municipalité de Pollença pour que la commune choisisse de la soutenir plutôt que de faire euthanasier les animaux perdus ramassés dans les rues de la ville mais c’est une tâche difficile et la coopération n’est pas facile. Heureusement, Josefina bénéficie d’un réel soutien parmi la population de Pollença. Espérons que le message qu’elle transmet soit entendu et que de nombreux bénévoles assistent Josefina et Martin dans leur oeuvre parce que grâce à eux deux, une seconde vie est offerte à des chiens et chats délaissés encore jeunes et qui aspirent à une vie d’amour avec un maitre..

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10/04/2015