Dans la série “Grandeurs Nature”, France 2 nous propose à nouveau ce samedi 29 octobre 2016 toujours sur France 2 à 16h35 (1) le très joli documentaire réalisé par Emma Baus déjà créatrice de films sur la relation de l’homme et l’animal. Dans son oeuvre, ”Trois petits chats”, Emma Baus nous instruit sur les différences de vie des chats selon le cadre où ils vivent. Elle tente de nous prouver que le chat domestiqué depuis 7.000 à 10.000 ans, a gardé ses instincts de survie et de chasse comme ses congénères sauvages.
- Mauricette, chaton d’une portée de cinq, née dans la grange d’une ferme du Val de Loire et dans le confort de la paille et de la chaleur de sa mère.
- Un petit rouquin, sans nom, né sur l’ile d’Hidra en Grèce, chaton orphelin et errant qui devra se débrouiller tout seul pour manger et grandir.
-Enfin, une chatonne nommée Kurumi qui intègre un bar à chats à Tokyo.
Emma Baus a observé et filmé ces trois chats depuis leur naissance pendant un an ce qui nous permet de comprendre l’évolution de leur comportement face au contexte où ils vivent et comment ils restent des félins.
Précisément, le petit rouquin qui vit seul à Hidra, devient un chat haret. Malgré un cadre enchanteur de carte postale, le jeune chat a une vie dure. Affaibli par la faim, luttant contre un coryza, il doit chercher sa nourriture en pêchant des crabes entre les rochers ou en fouillant dans les poubelles. Sans mère pour l’aider, il n’arrive pas à récolter les 300 grammes de nourriture nécessaire à sa santé, soit une dizaine de petits animaux, oiseaux, souris ou poissons. Heureusement, une Association, “L’arche d’Hidra” vient en aide aux chats de l’ile en leur donnant à manger et en les stérilisant.
Dans le val de Loire, Mauricette s’éveille à la vie. Le film montre la portée juste après la naissance quand les chatons cherchent maladroitement les mamelles de leur mère pour la tétée. Puis ils ouvrent leurs petits yeux bleus, miaulent après leur mère qui est partie chasser. Quand elle revient, elle leur présente une petite proie pour leur apprendre à la manipuler. Elle les lèche patiemment pour les toiletter. Les petits pétrissent le ventre de leur mère pour faire couler le lait en ronronnant. A six semaines, ils jouent à se batailler comme les lions dans la savane et dorment près de 20 heures par jour.
Dans la nature, la mère rejette ses petits à six mois mais les humains séparent le chaton plus tôt. Mauricette est adoptée à deux mois. Elle intègre une ferme où ses maitres attendent d’elle qu’elle chasse les mulots.
On la revoit à quatre mois découvrir les animaux de la ferme, chèvres, oies et le chien. Confrontation tendue pour la première entrevue avec le chien. Mauricette hérisse ses poils pour paraitre plus grosse et impressionner le canidé bien plus gros qu’elle. Etant tous les deux encore jeunes, ils deviendront copains.
Le troisième chaton est Kurumi (petite noix en Japonais). Comment un chat vit-il dans une mégapole comme Tokyo où la plupart des copropriétés refusent la détention d’un chat dans l’immeuble.
Pourtant les Japonais aiment les chats. La légende veut qu’un Samouraï qui passait devant un temple, fut surpris par la position d’un chat se toilettant, passant sa patte derrière la tête. Intrigué le samouraï entra dans le temple et à ce moment précis, la foudre tomba juste à l’endroit où il se tenait dehors. Le samouraï comprit alors que le chat lui avait sauvé la vie et désormais une statuette du chat se trouve dans la plupart des foyers.
Nous assistons au premier jour de Kurumi au bar à chats. Elle doit se faire accepter par les autres chats et prendre sa place dans la hiérarchie. Elle va vivre coupée de la nature, dans un milieu confortable, gavée de croquettes et de caresses. Mais elle ne verra ses proies qu’à travers la vitre, les oiseaux derrière la fenêtre. Alors on lui donne des jouets et un griffoir.
Des trois chatons, c’est Kurumi qui gardera le plus un comportement de chaton comme tous les chats domestiques.
Quand vous caressez votre chat, cela lui rappelle le léchage de sa mère. Alors il pétrit vos genoux, reflexes nostalgiques du souvenir de la mère.
Le film est bien documenté sur le comportement des chats, avec des scènes pleines de charme et de poésie. Les humains ne sont pas visibles ou simplement une main ou une silhouette.
La voix off est celle de l’actrice Anouk Grimberg. On apprend beaucoup de choses dans ce film sur la vraie nature de nos chats et leur adaptation à des milieux si différents.
A film à voir absolument ou à revoir si on la déja vu.
(1) A noter également pour les insomniaques que ce documentaire sera également diffusé une nouvelle fois le samedi 5 novembre 2016 à 02H10.