Comment les Belges vivent-ils l’état d’alerte maximale (niveau 4) depuis quelques jours ? Dans l’épreuve de la menace terroriste sur leur territoire, ils ont réagi dimanche soir en faisant preuve de civisme et d’humour même si la situation ne prête pas à la plaisanterie.
Les autorités ont fait appel au civisme des médias et des internautes en leur demandant de ne pas twitter pendant les opérations de perquisitions et d’arrestations menées dans la nuit du Dimanche 22 au Lundi 23 Novembre 2015. Elles ont demandé aux éventuels témoins de n’émettre aucune information que les terroristes pourraient capter.
“Par sécurité, veuillez respecter le silence radio sur les médias sociaux concernant les opérations de police en cours à Bruxelles. Merci.”
Les internautes ont alors multiplié les photos de chats sur les réseaux sociaux. L’initiative revient à un caméraman de la Télévision néerlandaise, Hugo Janssen qui a écrit : “Au lieu de twitter à propos des actions de la police à Bruxelles, voici une photographie de notre chat Mozart.” Un gentil rouquin. Son but : “redonner le sourire aux gens dans ces jours difficiles”
Et les internautes ont renchéri. Bloqué chez soi par les consignes de sécurité émises par les autorités, chacun a envoyé la photo de son chat ou des photos de chats dans toutes sortes de situations : chats déguisés en terroristes avec des cagoules ou des foulards sur la tête, chat armé d’une kalachnikof, chats journalistes... Ou encore deux chats qui combattent avec des sabres fluorescents. Un chaton qui lève ses deux pattes avant au ciel en disant :” Je n’ai fait que prêter ma litière pour rendre service.” allusion à l’homme qui avait prêté son appartement de Saint-Denis.
Un site “Nord Presse” avait déjà lancé la semaine précédente un personnage félin “Abou Miaou” qui porte un gilet explosif et est présenté comme le cerveau des attentats.
Ainsi la police belge a pu mener ses opérations sans être gênée. Pendant ce temps, les lolcats ont permis de détendre l’atmosphère.
Christophe Berti, le Rédacteur de Chef du Soir justifie sa décision d’obéir aux consignes de la Police Fédérale en expliquant qu’il ne s’agit pas là d’une censure mais d’une attitude responsable face au danger qui pourrait être encouru pour certains.
C’est ainsi que les images de chats ont remplacé les informations. Au total : 190 000 tweets ont utilisé le hashtag. Noyer ainsi les informations a permis à la Police de procéder à 21 arrestations.
Comme remerciements, la Police Fédérale a twitté un grand bol de croquettes accompagné du message suivant :”Pour les chats qui nous ont aidé hier soir...Servez-vous.”