Israël est littéralement envahi par les chats errants parce qu’une loi interdit les tortures sur les animaux, ce qui est bien, mais la castration est parfois considérée comme une torture, ce qui est une erreur puisqu’elle est faite sous anesthésie.
Mais bon, nous n’avons de leçons à donner à personne, même en France où la castration est non seulement souhaitée mais très appliquée, les chats abandonnés continuent de ruiner les communes et les associations de protection animale.
Ce haro sur la castration est tout récent. Jusqu'à présent, et depuis 1994, date de la loi sur l'interdiction de la torture animale, l'Etat israëlien a dépensé chaque année un million de dollars pour la stérilsation des chats errants, cent mille opérations ayant ainsi lieu chaque année. C'est il ya quelques jours que tout a commencé à déraper.
Mais comme partout, l’histoire recule, et un ministre de l’agriculture, Uri Ariel, très conservateur et très religieux, prétend que la castration est une atteinte à la loi de dieu, qui préconise de « croître et se multiplier ». Il propose donc, sans donner d’ailleurs la moindre idée sur la faisabilité de la chose, de déporter la moitié de l’espèce, soit les mâles, soit les femelles, dans un pays étranger. Aucun pays n’est évidemment preneur...
C’est l’objet d’une note très sérieuse et très officielle envoyée à son collègue de l’environnement.
On tombe des nues et on n’est pas les seuls, en Israël on se déchaîne.
Le journal Yedioth Ahronoth écrit d’ailleurs, sous la plume d’ Amir Ben-David, que si cette proposition n’était pas explicitement écrite noir sur blanc sur un document portant le cachet officiel de l’Etat d’Israël, cela pourrait passer pour une blague.
La TV, la presse, la radio et probablement les réseaux sociaux hurlent contre cette proposition, qui prévoit de consacrer l’argent public utilisé pour la castration à organiser cette déportation massive.
Une marée d’opposition ! Le parlementaire Tamar Zandberg du parti Meretz a indiqué que l’arrêt de la castration signifierait une énorme croissance du nombre des chatons nés dans l’errance avec comme seul avenir la faim, la misère, la déshydratation. Du coup, Uri Ariel a proposé comme solution alternative de répandre dans les rues une poudre qui annihilerait les effets des phéromones sexuels qui donnent de mauvaises idées aux mâles.
Oui, on est au vingt et unième siècle. Mais clairement il y en a qui y arrivent à l’envers ! Un exode, quel qu’il soit, organisé par l’Etat d’Israël, la blague évoquée par notre confrère n’a rien de drôle...
L'article du trés serieux Washington Post relatant cette étonnante nouvelle.