Nos lecteurs auront-ils l’idée géniale pour résoudre le problème colossal que nous allons leur soumettre ?
En ce qui nous concerne, nous avons retourné le problème dans tous les sens, nous vous donnons ci-dessous les données de cette horrible affaire et les quelques solutions proposées, avec leurs avantages et leurs inconvénients.
Les autorités australiennes veulent réduire le nombre des chats errants de deux millions, sur une population estimée à 20.000.000, et ce d’ici à 2020. C’est terrifiant, c’est violent mais que faire ?
La mesure ne touche pas les chats domestiques, il est demandé aux propriétaires, pour éviter toute erreur, des les faire tatouer ou pucer, de les stériliser/castrer et d’éviter de les lâcher dans la nature.(ce qui n’est pas évident : quand un chat a l’habitude de sortir, comment le tenir enfermé sans qu’il ne miaule et gratte à la porte)
Les chats errants sont une espèce invasive, introduite en Australie au XIXème siècle, ils s’y sont incroyablement bien adaptés mais au dépens d’autres espèces sauvages locales, comme diverses espèces de marsupiaux.
75.000.000 de petits mammifères, oiseaux, reptiles disparaîtraient ainsi chaque jour et 27 espèces endémiques australiennes aurait déjà disparu à cause des chats et ce selon le Gouvernement Australien.
Les chats sont arrivés sur les bateaux d’immigrants et de militaires, qui emmenaient des chats à bord pour lutter contre les rats qui dévorent les provisions, rongent les gouvernes qui relient la barre au gouvernail etc...
La mesure est brutale, énorme, mais le pays est brutal et énorme.
Si l’on fait une comparaison avec la France, on comprendra tout de suite le problème et son énormité.
Chez nous, les communes rurales ont le plus grand mal à trapper les chats errants et à les faire stériliser, les associations de protection animale les aident mais cela coûte une fortune, les associations sont en permanence en recherche de fonds pour faire face.
Au minimum, une castration coûte 50 à 60 €, une stérilisation le double.
Il y a en France 66 millions d’habitants sur 551.000 km2.
On estime le chiffre de chats errants à dix millions.
En Australie, il y a 23.300.000 d’habitants, un peu plus du tiers de la population française, et le pays mesure 7.600.000 km2, prés de quinze fois la France.
On estime le nombre de chats errants en Australie à 20.000.000.
Deux fois plus de chats errants, quinze fois plus de territoire (dont un énorme désert, l’Australie habitée se résume à la bande côtière, longue de 25 000 km !), trois fois moins de donateurs... même si l’Australie est un pays riche.
C’est ce qui explique l’énormité du chiffre de chats errants que les autorités australiennes veulent éliminer.
L’Australian Wildlife Conservacy recommande l’abattage. Pour eux, c’est plus simple. Mais cette solution nous parait monstrueuse.
Solution brutale mais je l’ai dit le pays est brutal. Son climat (les ouragans sont terrifiants, les sècheresses durent des années), ses océans se déchaînent avec une violence inouïe, quant aux habitants, ils ont dû faire face à des espèces incroyablement dangereuses comme le requin blanc sur les côtes ou les serpents archi venimeux, la presqu’île de Darwin compte par exemple sept des dix espèces les plus dangereuses au monde !
Bref, ce n’est pas la tendresse, et les Australiens ne sont pas tendres non plus.
Quand les kangourous, leur symbole national, ont commencé à pulluler car ils n’ont pas de prédateur direct, il y a eu une campagne d’abattage d’une rare violence mais aujourd’hui, l’homme et le kangourou vivent en harmonie.
Pour mémoire, les tirs d’élimination sont nombreux en France sur les sangliers dont l’espère rapetisse tellement elle pullule, ou contre les cervidés qui dévorent les jeunes pousses d’arbre et menacent les forêts...
Le chat a un prédateur direct, c’est une des contre solutions proposés en Australie, le célèbre Dingo, un chien sauvage. L’idée assez ingénieuse consisterait à implanter des dingos dans les territoires où vivent les petits marsupiaux à protéger. Les chats craignant les dingos fuiraient ces terres pour se réfugier là où les marsupiaux ne sont pas. Mais le dingo, contrairement au chat errant, ne s’adapte pas partout et ils ne sont pas assez nombreux.
L’un des aspects cruciaux du problème est son énormité, le gouvernement a déjà établi un budget de six millions de dollars (qui fait ça en Europe pour protéger sa faune sauvage ?). Ce qui fait trois dollars et quelques par chat errant à trouver et à éliminer. Soit un euro quatre vingt. On l’a dit, une castration coûte pratiquement trente fois cela, une stérilisation soixante fois plus. Et encore, il s’agit là de frais chirurgicaux, sans tenir compte de la trappe des animaux.
Cette campagne d’élimination monstrueuse devrait se faire par abattage et par empoisonnement. L’abattage est cruel et le poison tue aveuglément les animaux sans trier les nuisibles de ceux qu’on veut protéger. De plus la mort par empoisonnement est particulièrement barbare et entraîne de terribles souffrances.
Penser dans ce cas à une aide internationale est une douce utopie, notre monde de sept milliards d’individus n’arrive déjà ni à à se nourrir, ni à se soigner (même si l’on y sait se haïr et se massacrer à loisir...).
Que faire chers lecteurs, en sachant que nous sommes dans le monde réel et que le problème du chat errant qui détruit la faune sauvage est réel.
En Europe, cela fait 2000 ans que le chat est arrivé, par la Grèce et par Rome. Il n’est plus une espèce invasive mais on a pourtant un mal fou à traiter dix millions d’animaux errants.
En Australie, il est arrivé il y a 200 ans et est invasif, destructeur d’espèces endémiques. On peut bien sûr se cacher les yeux en se disant qu’il en restera après élimination encore dix huit millions et que c’est finalement bien.
La colère des amis des chats de tous les pays, pourtant légitime, n'a pas eu raison du projet funeste de l'Australie. La solution proposée par Brigitte Bardot pour éviter "cet inhumain génocide animalier" consiste à organiser une gigantesque campagne de stérilisation des chats errants, si elle est plus humaine et envisageable pour les amis des chats, elle ne semble pas facile à mettre en oeuvre pour les raisons évoquées ci dessus.
A-t-on jamais réussi à stopper des massacres humains, il y en a encore chaque jour sur la planète, autrement qu’en faisant la guerre aux tueurs ? Alors on déclare la guerre à l’Australie ?
Que faire chers lecteurs ? En sachant que l’idéologie ne sert à rien. Quelle solution réaliste trouveriez-vous ?
Vous avez la parole.