Nous savons tous que l’abandon d’un animal domestique est un délit mais nous apprenons aujourd’hui qu’avoir trop de chats serait interdit par la loi.
Telle est la mésaventure que vit une habitante de Morlaix, Françoise Pilatte, 70 ans nous apprend Ouest France.
Aimante des chats, Madame Pilatte en élève cinq chez elle. Ils sont ses chouchous qui enjolivent sa petite vie de retraitée. Que ferait-elle sans Gribouille, Naïs, Chipie, Moustique ou Zoé ?
Mais ce bonheur est menacé par les voisins qui ont introduit une action en Justice par l’intermédiaire du Syndic, créant plein de tracas pour la septuagénaire.
“J’ai été cinq fois au Tribunal. J’ai reçu six visites de police et, à deux reprises, ils sont entrés chez moi.” a-t-elle raconté à Ouest-France.
La police n’a-t-elle pas mieux à faire que de harceler une femme âgée, vivant sans doute seule et à qui la présence de ses chats tient compagnie ?
Après tout, cinq chats, ce n’est pas tant que ça. Quand mon appartement a été cambriolé, la police n’est venue qu’une fois et ne m’a jamais recontactée. Ne serait-ce pas plus utile de poursuivre les voleurs que d’importuner une sauveuse de chats qui après tout ne fait de mal à personne ?
Pour condamner Mme Pilatte, le Tribunal s’est fondé sur le Règlement Départemental du Finistère qui prévoit en son article 26 :
“Il est interdit d’élever et d’entretenir dans l’intérieur des habitations, leurs dépendances, et leurs abords et de laisser stationner dans les locaux communs des animaux de toutes espèces dont le nombre ou le comportement ou l’état de santé pourraient porter atteinte à la sécurité ou la salubrité des habitations et leurs voisinages.
En zone agglomérée, le nombre d’animaux adulte ne pourra en aucun cas être supérieur à 10 pour les volailles ou les lapins, à 5 pour les chiens et les chats, sans que le nombre cumulé d’animaux n’excède 15.”
Le 31 Aout 2015, le Tribunal de Grande Instance de Brest a condamné Mme Pilatte à verser au Syndic la somme de 1000 € à titre de remboursement de frais de Justice. Il a prononcé une astreinte de 100 € par infraction chaque fois que les chats circulent dans les parties communes, somme qui pourrait passer à 1000 € si Mme Pilatte possède plus de cinq chats.
La pauvre Mme Pilatte a confié à la Presse : “ j’en ai été malade. Je n’avais qu’une peur, c’était qu’on me prenne mes animaux.”
On peut la comprendre.
Mais comme elle est combattive, elle a crée une Association intitulée APACHE dont l’objet est d’aider le refuge de Morlaix trop sollicité en divulguant auprès de la population l’importance de la stérilisation.
Les problèmes de voisinages sont souvent délicats à régler. Le Syndic a expliqué à la Presse que l’odeur d’urine de chats persistait dans l’escalier et que des propriétaires s’étaient plaints qu’ils ne pouvaient pas louer leur appartement. Je suis quand même surprise que seulement cinq chats puissent empester un immeuble entier.
Le Syndic a fait son boulot. On peut regretter toutefois qu’il n’y ait pas plus de compréhension et de coopération entre voisins.
En effet, plutôt que de dépenser des frais d’avocats, n’aurait-il pas été plus judicieux de demander à des bénévoles d’Association de Défense animale d’aider cette femme et d’étudier ce qu’on peut faire pour éviter les odeurs car cela est possible. Moi-même, j’élève trois chats à la maison et je peux vous garantir qu’il n’existe aucune mauvaise odeur dans la maison.