C’est un acte totalement dégueulasse, inadmissible et indigne d’un être doué d’intelligence, bref une barbarie de beauf sans égale. On a tiré à la carabine à plomb sur le chat d’un lecteur de Micetto, qui nous a contacté. Comme il y a plainte et donc enquête de la gendarmerie, nous sommes en milieu rural, pas question de dévoiler un quelconque détail de cette histoire insupportable qui permettrait à l’auteur des coups de feu de mettre toute la procédure en l‘air pour vice de forme.
Bon, nous sommes dans le Gard, et Monsieur R., notre lecteur, vit avec un chat d’un an et demi., dans une maison avec un jardin et donc des voisins.
D’un côté de sa maison, l’un de ses voisins a des chiens, son chat n’y va donc jamais. De l’autre, pas de chien mais un fusil à plombs, dont le propriétaire se sert pour tirer sur les animaux qui passent chez lui.
R. connaît son voisin, il été ami avec lui il y a disons un certain temps, et le tireur ne se prive pas de montrer son arme.
Bon, ne pas aller dans un endroit où il y a des chiens, un chat comprend très bien ça tout seul. En revanche, le fusil, ça le chat ne connaît pas et il est impossible de lui dresser un panneau « sens interdit attention connard... »
Un chat a parfaitement la notion de territoire, il sait s’il sort du sien, en général délimité par des émanations perso, urinaires ou provenant des glandes situés près de la bouche et sur les fesses des félins. Dès lors, il sait qu’il risque un coup de croc, un coup de griffe.
Mais le plomb de carabine ne fait pas partie de ses codes, heureux animaux qui n’ont ni dieu ni Colt, l’inventeur de cette arme qui a fait des dizaines de milliers de morts aux USA et dont l’inventeur disait... « Dieu a fait les hommes, moi je les ai rendus égaux »... Et oui, s’il n’y avait pas les morts, cette phrase serait marrante à retenir mais elle montre surtout à quel point l’homme peut être stupide quand il se croit intouchable...
Le chat, avant sa blessure, dormait dans la maison la nuit, Micetto a déjà écrit à quel point c’est important si l’on tient à son animal. Mais le jour, il fait ce que fait un chat, c'est-à-dire ce qu’il veut.
Et donc il va sur le terrain du voisin, ou il s’en approche.
Et un jour, R. a retrouvé son chat blessé, la photo d’ouverture de ce reportage est assez éloquente.
Touché à la cuisse, l’animal a réussi à revenir chez lui et à a sauter par la fenêtre pour se mettre à l‘abri.
Le vétérinaire, pour éviter de gros frais d’opération au propriétaire, a laissé le projectile en place en surveillant une éventuelle infection. R. me raconte au téléphone que si le chat a aujourd’hui récupéré, il n’est plus le joueur endiablé qu’il était, à courir après tout ce que l’on lui lançait pour qu’il s’amuse.
Une plainte a donc été déposée, les gendarmes enquêtent mais le parquet, le procureur, peut toujours décider ensuite de poursuivre ou de classer l’affaire.
Les faits se sont déroulés il y a plusieurs mois, on sait que la justice est lente, et cela devient insupportable. J’ai demandé à Monsieur R. s’il avait pu discuter avec son voisin, il m’a répondu, et je le comprends, qu’il préfère ne pas le faire, car lui pourrait se laisser aller à des gestes violents...
Mais pourquoi l’affaire serait elle classée ? Parce qu’un chat ne parle pas, qu’il ne peut donc pas témoigner. La fondation Brigitte Bardot donne un coup de main au propriétaire de l‘animal, ce genre d’affaire est beaucoup plus fréquent qu’on ne le croit, mais rien ne dit que le voisin sera puni.
Le cas est évidemment prévu dans le code pénal, il est interdit de tirer sur un animal domestique mais d’un autre côté, la divagation du chat est également interdite.
Mais la divagation suppose que le chat soit à plus de 200 mètres de toute habitation, ou à plus de mille mètres du domicile de son propriétaire.
Le terrain de Monsieur R. ne fait pas 200 mètres. Celui de son voisin non plus. Encore moins mille mètres !
Bref le tir n’est absolument pas justifié, j’ai demandé si le voisin supposé tireur a des poules ou des animaux que le chat aurait pu effrayer, rien de ce genre. Acte de sadisme gratuit, si c’est le cas on souhaite évidemment que le barbare soit puni, en attendant, nous réitérons nos conseils aux propriétaires de chats qui ont une maison de les enfermer la nuit et dès qu’ils arrivent dans une maison, d’aller en discuter avec les voisins chez qui on retrouvera forcément le chat un jour ou l’autre.
En général, les voisins seront compréhensifs. Si on tombe sur quelqu’un qui n’aime pas les chats ou les animaux, on tente d’abord la diplomatie, voire la séduction, on explique que le chat chassera aussi rats et souris chez le voisin, que s’il entre dans sa cuisine, il en chassera les cafards, bref il faut avoir un peu d’arguments sous le bras. Et enfin, si on tombe sur l'abruti médaille d’or, Micetto peut vous conseiller un avocat spécialisé dans ce genre d’affaire, beaucoup plus fréquente qu’on ne le croit.
NB :voir ci-dessous dans la galerie photo les radios des blessures infligées à ce pauvre chat.