Parmi les migrants qui fuient leur terre natale pour s’embarquer en Méditerranée sur des barques de fortune, y ont figuré des femmes enceintes, des enfants et même des bébés (il est arrivé que des femmes accouchent sur le bateau) mais aussi... une chatte.
Sama, la petite fille a emmené dans l’aventure sa chatte Lola qu’elle a cachée dans un sac. Les deux complices ont réussi à échapper aux contrôles des trafiquants et des Autorités douanières. Après avoir traversé le Soudan et la Lybie, elles ont toutes deux embarqué avec la famille et les 200 autres migrants sur un rafiot bondé de fuyards. Malgré tous les périls que comprenait la traversée, la chatte et sa jeune maitresse sont arrivées à bon port à Lampedusa.
Mais elles ne sont pourtant pas au bout de leurs déboires lorsque les Autorités du port de Lampedusa ont découvert la petite passagère clandestine. Arrivant d’Afrique où sévit la rage, la chatte ne peut être introduite en Italie sans être d’abord mise en quarantaine, ce qui suppose une organisation et un cout financier que la gamine ne peut bien évidemment pas assumer.
Sama doit s’attendre à ce que les Autorités euthanasie sa petite compagne. Déjà l’afflux de migrants à Lampedusa pose d’immenses problèmes insolubles, si encore il fallait se préoccuper des chats !
C’est là où notre histoire devient émouvante. En effet, le maire de Lampedusa, Giusy Nicolini, et le médecin, Pietro Bartolo, émus par l’attachement de la fillette à son chat qu’elle n’avait pas voulu laisser derrière elle, ont refusé l'issue dramatique auquel était vouée Lola et l’ont remise à une Association de Protection Animale que va la faire vacciner et la gardera durant le délai de quarantaine.
La séparation des deux amies, fillette et chatte, a été déchirante mais le maire s’est engagé à les réunir à nouveau dès la fin de la quarantaine.
Cette anecdote apporte une lueur d’humanité dans l’odyssée terrible que vivent les migrants. C’est une histoire qui finit bien alors qu’on n’ignore pas les drames qui jalonnent cette partie de la méditerranée et qui se terminent parfois par des noyades et des disparitions en mer de plusieurs centaines d’êtres humains.
Alors, bonne chance à Sama et Lola.