Micetto milite pour les droits de l’animal, contre toutes les tortures qui leur sont infligées et s’était donc logiquement fait l’écho de la condamnation à six mois de prison ferme d’un jeune ardennais qui, un soir de beuverie dans un parc, avait frappé un chat à mort avec deux de ses amis.
En fait, les trois jeunes avaient été retrouvés grâce à une vidéo mise en ligne sur Facebook, suivie d’une plainte d’une association de défense.
On pourrait imaginer qu’il s’agisse ici d’une de ces dénonciations qui ont tellement fait florès aux époques indignes de l’histoire du pays, mais enfin clairement, ces jeunes méritaient leur peine, l’ivresse ne peut être qu’une explication, jamais une excuse. Aujourd’hui, pas mal de délits et de crimes sont mis à jour grâce aux caméras de surveillance mises en place dans les villes, je ne sais pas si cela fait diminuer le nombre de crimes, mais cela augmente les chances d’en retrouver les auteurs. Et l’histoire de cette vidéo est un peu dans ce style là. Donc pas de problème de principe avec cette partie de l’histoire.
Mais...
Le jeune homme vient de se suicider... Après l’avoir annoncé sur sa page Facebook ! Il voulait quitter ce monde de merde disait-il, et il est évident que le fait d’être chômeur, ce qui est déjà en soi une humiliation permanente, condamné par la justice pour un crime et désigné à la vindicte populaire par les réseaux dits sociaux, il faut être très fort dans sa tête pour accepter ce genre de situation.
Ce que n‘était pas le jeune homme.
Ici, Facebook est mis en accusation mais ce n’est pas Facebook le problème, c’est ce qu’on en fait. Parvenir à retrouver les auteurs d’un crime n’a rien de condamnable, au contraire. Enfin s’il s’agit d’un vrai crime, ce qui est le cas ici. Il ya des pays où être mal voilée pour une femme est un délit, d’autres où le fait d’exprimer que l’on n’est pas d’accord avec les gouvernants est passible de prison à vie, voire d’exécution.
Et donc Facebook utilisé par les flics de la morale ou de la politique dans ce genre de pays est une mauvaise chose.
Dans un pays un chouia plus avancé comme le nôtre, enfin en théorie, c’est la justice qui fait la justice, pas Facebook et ceux qui ont traîné le jeune ardennais dans la boue APRES sa condamnation, je dis bien APRES, se sont institués justiciers, ce qui est insupportable.
Car ce peut être une résurgence de la peine de mort, dont on sait aujourd’hui qu’elle est une indignité, même si certains esprits idolâtres (ou certaines personnes dont les proches ont été assassinés, c’est plus compréhensible mais toujours pas légal) ne l’ont toujours pas admis. Tout est affaire de degré dans la vie. Les révolutionnaires de 1789 avaient déjà institué que les bornes de la liberté sont justement la liberté des autres.
Il serait bon, dans cette époque où la haine sert si souvent d’idée politique ou sociale prépondérante, de se souvenir que les règles de vie en communauté permettent à la fois de réprimer et de protéger. Mais revenons-en au chat. Lui n’a eu droit à rien, aucune protection, aucune humanité. Aucun respect. Ce fait initial est inadmissible. Et heureusement réprimé. On savait depuis Sartre que « l’enfer c’est les autres », et malheureusement dans les autres il y a aussi les animaux. Les comportements violents quels qu’ils soient doivent être punis. Dans le cas qui nous intéresse, c’était fait. La sur-punition populaire, en revanche, est toujours une abjection. Facebook est un outil. On peut tuer avec n’importe quoi, n’importe quel objet et même avec des mots. On peut donc tuer via Facebook mais les seuls responsables restent ceux qui harcelent avec des mots qui tuent, pas Facebook...