Micetto milite depuis sa création pour que les personnes qui sont obligées de finir leur vie en maison de retraite, je dis bien obligées car personne n’y va par plaisir, puissent être accompagnées de leur animal de compagnie, ce qui est quasiment interdit partout.
Les raisons invoquées sont sanitaires, voire sécuritaires car ces animaux pourraient s’en prendre à d’autres personnes de l’établissement.
Idem en Angleterre où une personne en maison de retraite, ce qui est déjà une sorte de prison, au moins morale, est en plus obligée de quitter ses animaux.
Il y a quelque temps, Nancy Kowen a donc été obligée de confier sa chatte Cleo à ses voisins au moment où elle est entrée en maison de retraite.
Peu de temps après, un chat a été vu rôdant autour de l’établissement, le personnel l’a nourri mais pas adopté, c’est interdit, le chat est resté dehors. Puis, un jour, Nancy s’est aperçue que ce chat ressemblait énormément à sa Cleo... Et c’était bien elle. L’affaire a fait un ramdam pas possible, on sait que la presse anglaise, capable du pire quand il faut détruire, est aussi très puissante quand elle défend une cause.
Du coup, l’animal a été autorisé à rester avec sa maîtresse.
Bien entendu, on a parlé de miracle car la chatte était logée assez loin de la maison de retraite, mais la science ne sait toujours pas vraiment comment les abeilles retrouvent leurs ruches à des kilomètres des champs de fleurs où elles butinent, on ne sait pas vraiment non plus comment les saumons retrouvent leurs rivières de naissance en faisant des milliers de km pour aller y frayer, ou comment les baleines peuvent s’entendre à des centaines de km...
Les chats, eux, savent comment Cleo a fait mais pas cons, ils gardent le truc pour eux.
Un proverbe dit « Pour que le secret demeure, nous tairons jusqu’au silence » et les chats le font très bien !
Et puis en fait qu’importe ? Ce qui est vraiment important dans cette histoire c’est que la cohabitation chat-maison de retraite est possible. La preuve d’ailleurs, la pratique du gardiennage d’animaux au domicile des pet sitters marche fort bien. Alors oui, il y aura une cage à changer de temps en temps, il y aura de la nourriture à donner une fois par jour aux animaux.
Ce qui représente un surcroît de boulot pour les employés...
J’ajoute alors deux éléments dont j’ai eu connaissance personnellement.
D’abord, en maison de retraite, le personnel soignant n’est pas rebuté par les déjections, c’est leur quotidien... Changer une cage serait probablement leur tâche rebutante la plus facile...
Par ailleurs, l’établissement pourrait engager une personne supplémentaire pour cette tâche particulière qui ne nécessite aucune formation poussée. Et qui ne coûterait pas une fortune. Un genre de boulot d’étudiant... Or, il se trouve qu’aujourd’hui, une maison de retraite est un investissement extrêmement rentable, d’autant plus qu’il ya pléthore de clients à la porte et pas assez de place pour tout le monde. Ce qui fait monter les prix d’autant... Bref, un petit boulot en plus ne ruinerait pas ces établissements...
Reste le problème de la sécurité. Il y a en effet des chats agressifs. Mais ils sont minoritaires, quand on aura admis le principe de la venue de chats en maisons de retraite, on pourra en effet se préoccuper de faire expertiser la dangerosité de l’animal. Ce sera peut-être plus compliqué pour les chiens, mais pour les chats, à priori, le problème excipé par les règlements des maisons est un faux problème. Donner un peu de bonheur aux personnes handicapées par l’âge et éventuellement faire bosser quelques étudiants par-ci par-là, pas compliqué pourtant...
Le bonheur et l’intelligence sont parfois des choses très simples...