A Port Saint Lucie, en Floride, la police a capturé un python gigantesque déniché dans un fourré de la ville et qui trouvait que bouffer du chat le changeait de ses déjeuners habituels de ragondins. En France, ce serait un scandale national, en Floride c’est un fait divers habituel…
La Floride est un Etat très spécial, quand on s’intéresse aux animaux. Hemingway a écrit l’histoire du gros poisson (Le vieil homme et la mer), un énorme marlin pris au large de ces îles magiques que sont les Keys. Plus au nord, il arrive aussi fréquemment qu’un alligator, il y en a plein dans le Parc des Everglades, soit retrouvé dans les canalisations et les fossés, y compris de très grands villes comme Miami. Les gens s’y font, la police les attrape et les remet dans leur environnement naturel. C’est un peu la différence entre les USA ou le Canada et la France, chez nous on massacre gaiement ours, loups, renards, tout ce qui est sauvage en fait, de l’autre côté de l’Atlantique on les endort s’ils sont vraiment agressifs et on les remmène chez eux, j’ai vu ça à Churchill sur la baie d’Hudson, avec les ours blancs qui viennent bouffer dans les poubelles des maisons… Idem avec les loups, les pumas… Oui je sais, Buffalo Bill a fait disparaître le bison d’Amérique pour donner à bouffer aux ouvriers du Chemin de fer et les autorités d’alors ont trouvé ça génial pour affamer les Indiens alors en révolte. Comme quoi, contrairement à nous, en cent ans, les Amerlos peuvent devenir des gens civilisés. Nous, depuis les guerres de religion, on n’a pas beaucoup avancé…
On revient à notre python mangeur de félins. Ce jour là, à Port St Lucie, en Floride, un policier se rend dans un quartier où l’on signale pas mal de disparitions de chats (autre différence, on imagine en France les lardus se déplacer pour des chats !!!). Il trouve un félin mort et tout près dans un fourré, un Python… Espèce courante dans le parc des Everglades qui couvre une grosse partie de l’Etat, un univers liquide et arboré, genre « Le Bayou », où les alligators, les pythons et autres prédateurs bouffent goulûment de multiples rongeurs… Mais le Python a été déclaré espèce invasive, et le fait est que la bestiole prend ses aises, loin de ses bases, et ne déteste pas se faire un chat de temps à autre. Et ça c’est non, en Floride comme chez nous.
On imagine pourtant mal un chat se faire avoir par une bestiole aussi énorme ! Un python, comme le boa, tue par étouffement, et comment fait il pour attraper une boule de nerfs comme le chat ? Le truc incroyablement efficace chez le python et bien d’autres serpents, c’est sa détection des mouvements, parfois par infra rouge, ou encore par les vibrations ressenties sur sa langue, et pour attaquer il est capable de mouvements de tête extrêmement rapides, qui assomment sa victime et lui permettent de l’accrocher avec ses mâchoires. Ensuite, c’est par constriction qu’il tue ; puis il avale, le voir arriver à ingurgiter des proies bien plus grosses que sa tête est un truc hallucinant.
Bon, mais là il s’agit de chats… Et on ne touche pas aux chats. Et en plus le python étant espèce invasive, il est interdit d’en avoir un chez soi sauf à posséder un permis de la Fish and Wildlife administration. Le python découvert est énorme, mais les policiers de Floride ont l’habitude, ils ne le tuent pas, ils cherchent quelqu’un possédant la fameuse licence et lui confient la garde du reptile… Ils le mettent donc en sac et le donnent au futur proprio, et c’est une énorme bête, quatre mètres de long, pesant 54 kilos.
Les chats du quartier vont pouvoir recommencer à sortir… Encore que les alligators ne doivent pas détester non plus un petit greffier de temps en temps.
Ce qui est étonnant dans les vidéos tournées par les TV locales, c’est que pour nos amis de Floride, ce qui est remarquable, c’est la taille du serpent. Rien d’autre. Et comme ça gêne et que ça bouffe les chats du coin, on l’attrape comme on ferait en France d’un chien errant… Bon, voir le sergent Hollman tenir la tête du bestiau et expliquer à la TV comment on fait pour l’attraper est quand même un moment rare même si l’on n’est pas anglophile et si l’on ne comprend rien à ce que baragouinent les intervenants. Le journaliste finit d’ailleurs par prendre lui aussi la bestiole par la tête et expliquer gravement à ses téléspectateurs que cette espèce devient gênante, je vous l’ai dit la Floride, c’est vraiment spécial.