Les biologistes de tous poils, les savants les plus reconnus, affirment régulièrement que la science actuelle connaît moins d’un millième du corps de l’homme, et qu’il reste dans le monde des centaines d’espèces de faune ou de flore sauvage à découvrir.
Un nouvel exemple, au Brésil, un pays pourtant très fréquenté, y compris dans ses recoins les plus sauvages, on verra pourquoi, avec la découverte d’un félin sauvage inconnu. Il fait la taille d’un chat domestique, son nom, Leopardus Guttulus.
C’est un Oncille, animal peu connu mais répertorié, dont voici les caractéristiques : L’Oncille a plusieurs noms selon son aspect, il est Tigrinas quand il est couvert de petites taches, il est tigrillos quand il est strié comme un tigre, on parle aussi de chats tigres. Ils ont la taille d’un chat domestique, ces léopards vivent dans les régions montagneuses et les forêts du Costa Rica, du Brésil et d’Argentine.
Ils pèsent en moyenne 1,5 kg, les mâles sont plus grands que les femelles et peuvent atteindre 3 kg. La longueur de ces animaux varie de 35 à 60 cm, avec une hauteur au col de 25 cm. Leur poil de base est jaune-ocre tacheté de noir.
Ces Oncilles mangent de petits mammifères, des lézards, des oiseaux, des œufs, des invertébrés, et le cas échéant des grenouilles. Leur durée de vie habituelle est de 10 à 14 ans quand ils sont en liberté, ils peuvent vivre plus de 20 ans en captivité. Leur survie est menacée par la disparition de leur habitat naturel, la forêt faisant place aux élevages de bovins, à la culture, ils sont aussi menacés par le marché local de petits animaux. Ceci pour l’Oncille déjà répertorié mais l’animal découvert au Brésil est bien une autre espèce. C’est la recherche d’ADN qui a permis cette identification, voici donc le Guttulus. Il n’a d’ailleurs pas le même type d’habitat que les Oncilles déjà connus, le Tigrillus se trouve dans les zones sèches du nord du Brésil, où il vit dans la savane et les arbustes, le Gutttulus lui, fréquente les zones humides du centre et du sud, dans ces forêts parfois inextricables où l’on ne voit jamais le soleil, confisqué par les différentes hauteurs de végétation qui s’empilent au même endroit et se battent pour la lumière.
La forêt est un élément constitutif du Brésil, qui a d’ailleurs donné son nom au pays, un arbre rouge couleur de braise qui, en langue portugaise, s’appelait Brasil. Pourquoi les Portugais en Amérique du Sud d’ailleurs ? Cette partie du monde avait été réservée aux Espagnols par décision papale, les Portugais devaient faire le tour du monde en passant de l’autre côté, par le sud de l’Afrique. Parce qu’en pratiquant la « volte », sorte de grand tour nécessaire pour bénéficier longtemps des vents portants, les alizés, on partait donc plein est puis les vents s’incurvaient (sous l’effet de la rotation de la terre, ce que l’on appellera plus tard la force de Coriolis, que les navigateurs ne connaissaient évidemment pas, il avaient trouvé le coup de la volte par expérience) pour ramener les caravelles au sud de l’Afrique. Après avoir fait un arrondi de plusieurs milliers de milles. (Un mille marin fait 1852 mètres). Ces voltes étaient tellement énormes qu’un jour, Amilcar Cabral, navigateur portugais, est tombé sur le point est le plus extrême du continent sud américain, c’était le Brésil, seul pays du coin à parler aujourd’hui le portugais.
Bon, pays décidément magique le Brésil ! Bienvenue au Leopardus Guttulus, cet Oncille a été immédiatement classé comme espèce vulnérable, car la fameuse forêt brésilienne, que l’on a à tort surnommé le poumon du monde, d’abord se fait bequeter à vitesse Grand « V » par les plantations d’huile de palme, ou de canne à sucre destinée à la fabrication de carburant. Au Brésil, l’odeur des rues est d’ailleurs très caractéristique car les autos fonctionnent souvent à l’alcool. En plus, le sous sol de la « Selva »regorge de choses qui valent très cher, les diamants et l’or entre autres, dont l’extraction est extrêmement polluante. Bref, forêt en danger, habitat du Guttulus en danger, dommage de disparaître si peu de temps après sa découverte. D’autant plus que découvrir un animal inconnu c’est bien plus chouette que trouver un diamant, il ya en partout des pierres, tandis que des Guttulus, il n’y en a que là. Quelque chose me dit que ce léopard là n’est pas forcément heureux d’arriver chez les hommes…