Alors que les sociétés Protectrices des animaux se désolent devant le nombre toujours croissant d’abandons de chats, nous avons assisté cette semaine à deux cas de revendication de possession de chat.
En premier lieu, à la Rochelle un malheureux SDF de 49 ans, vivant à la rue depuis 1992 et à la Rochelle depuis le mois de novembre dernier, a été bousculé par trois excités qui lui ont volé son petit chat, nommé Crado. L’homme, François de son prénom, a été très peiné par cette perte. Il a même transmis une photo à la rédaction de Sud-Ouest ; un adorable chaton roux et blanc.
Des internautes choqués par cette agression ont lancé sur facebook une collecte pour donner un autre chat à François.
C’est peut être aller un peu vite en besogne. Voila pourquoi : les auteurs du larcin ont déposé une lettre anonyme dans la boite aux lettres de Sud-Ouest dans laquelle ils se justifient en soutenant que le chaton était maltraité. Ils expliquent avoir emmené le chat chez un vétérinaire qui aurait constaté : des ”crocs cassés”, une “croissance retardée”, ”des puces et vers à profusion” et le “bassin fracturé”.
Evidement, ça fait beaucoup ! Mais même si le but était de secourir le chat, il y a d’autres moyens que de l’enlever de force. Le groupe parle dans sa lettre “de respect de l’humanité et des animaux”, il ne semble pas qu’il ait respecté François.
Bien sur, parfois, j’ai eu envie d’intervenir en voyant des chats de mendiants, drogués, immobiles toute une journée sur un orgue de barbarie. Cela me serre le coeur en pensant à la vie de ces chats.
Mais, dans le cas de François, je pense qu’il y avait d’autres moyens de secourir le chaton si tant est qu’il avait besoin d’être secouru. Ils auraient pu essayer de dialoguer avec François, lui suggérer de vermifuger son chat et de le soigner puisqu’il l’aimait ; ils auraient pu l’aider financièrement à payer un vétérinaire.
Et le chat, personne ne lui a demandé son avis ! Peut être qu’il était très content avec son humain et ses puces !
Un autre fait divers survenu ces jours-ci concerne un différent porté en Justice en Allemagne dans la petite ville bavaroise d’Ansbach (40 000 âmes), entre deux antagonistes qui revendiquent la possession d’un chat.
Le chat, Lumpele, de son nom, est un chat gris tigré de 3 ans, adorable mais fugueur. En effet, Lumpele un jour de Mai 2013 s’est fait la malle et n’avait pas reparu jusqu’à présent. Une femme a recueilli le petit fugueur et comme elle s’y est attachée, elle refuse de le rendre à ses propriétaires. Le chat a été cité à comparaitre par le Tribunal qui voulait tester son comportement. Le but de la convocation était de voir avec laquelle des deux parties il était le plus en confiance.
Mais les chats sont toujours imprévisibles ! Dès qu’on a lâché Lumpele, celui-ci s’est planqué sous une voiture et ne voulait plus en sortir pendant un bon moment ! On imagine la scène : magistrats, avocats, et autres, à quatre pattes, sur le parking à appeler le minou ! Cela me rappelle les “lapinodromes” de mon enfance à la fête du village : c’était un cercle entouré de grillage et comportant des portes tout autour avec des numéros. Un numéro était donné à chaque joueur. Sous chaque porte se trouvait une feuille de salade. Un lapin était posé au milieu du cercle et si le lapin allait dans votre porte, vous aviez gagné le lapin. Pauvre lapin !
Dans notre tribunal réuni sur le parking, c’est pareil : si le chat vient vers vous spontanément, il vous sera attribué. Oui, sauf que Lumpele n’a pas joué le jeu. Il est resté totalement impassible et n’a montré aucune émotion ni vis à vis de la femme qui l’avait recueilli, ni vis à vis de ses anciens maitres.
Ce n’est qu’après avoir produit des photos de leur chat que les propriétaires de Lumpele ont pu le récupérer au détriment de la femme qui a dû le leur rendre.
Moralité : les refuges sont pleins de chats abandonnés mais les tribunaux doivent gérer les conflits entre proprio de chats.