L’année du chat, douloureux récit de la maladie d’une petite chatte, sa souffrance, ses derniers mois, son dernier été, ses derniers jours.
Récit poignant, hymne d’amour à la petite féline, l’auteure raconte comment elle a vécu la maladie de sa petite compagne depuis le jour où, en la caressant, elle sent une petite boule sur son dos jusqu’au moment douloureux où il faut prendre la décision difficile de l’endormir.
C’est un livre émouvant mais pas pénible. Le récit nous tient en haleine. Outre l’amour pour sa chatte, Karine Miermont évoque les dilemmes rencontrés : comment doit-on prendre en charge un chat malade du cancer. Peut-on lui faire subir une opération puis des séances de radiothérapie ? Comment faire comprendre au chat que c’est pour le soigner ? Comment atténuer son stress ?
K. Miermont dépeint avec délicatesse l'intimité de sa vie avec la chatte, Nina, ses habitudes, ses plaisirs et l’impact de la maladie sur la vie quotidienne.
Nina aime sauter sur le rebord de la fenêtre d’où elle s’en va sur les toits mais cela aussi change avec la maladie :
“Ce matin, donc elle m’a regardée, j’ai ouvert la fenêtre. Mais elle n’a pas sauté. Elle n’a pas pu.”
Les promenades se raccourcissent puis se raréfient. Le quotidien à présent, ce n’est plus les chasses aux souris, c’est la salle d’attente de la clinique vétérinaire pour les séances de radiothérapie.
Pourquoi souffrons-nous tellement lorsque notre compagnon à quatre pattes nous quitte pour toujours ?
Karine Miermont l’explique bien :
“La vie du chat contient une époque, concentre une parcelle de notre vie, elle est une sorte de mesure du temps et une mémoire, elle contient une expérience commune, un morceau de notre histoire, une parcelle de notre temps perdu. Quand le chat mourra, ce sera comme la fin d’un temps, la fin d’une période. L‘extinction d’une partie de nous-mêmes avec l’extinction du chat ?”
Quiconque a eu un chat ou un chien et a dû faire face à la maladie de ce dernier, saura ce qu’on éprouve dans ces cas-là et chacun retrouvera dans ce récit les moments de tristesse et d’intensité vécus.
Derniers bonheurs, dernières vacances dans la maison du Cap-Ferrat. La chatte suit ses maitres dans leurs déplacements. Le mal gagne. Ses pattes arrières deviennent raides, elle boite. Puis elle ne marchera plus
Ma chatte chérie avait une insuffisance rénale et comme Karine Miermont l’a fait pour Nina, je l’ai accompagnée jusqu’au bout de sa souffrance et je ne peux pas m’empêcher de faire le parallèle avec l’expérience de l’auteure. Cette dernière décrit avec finesse les bonheurs et douleurs vécus avec la petite Nina :
“C’est l’absence de parole, de la possibilité de dire, d’exprimer, qui rend la situation peut être encore plus triste, le mystère du silence de l’animal, juste des signes, yeux qui se ferment un peu, ronronnement veut dire contentement veut dire : je t’aime bien.”
Derniers câlins, derniers regards, derniers gestes tendres.
Pour un premier livre, c’est une oeuvre réussie, très touchante. Il ne faut pas se laisser rebuter par le sujet qui est triste car il est traité avec beaucoup d’amour et de désir intense de vivre.
Une vidéo emouvante qui pose d'interessantes questions telles : la vie, la maladie, la vieillesse, la disparition, le chagrin ....
Sans prendre le chat pour un humain et sans faire d'antropomorphisme on ne peut qu'être trés ému à la lecture du livre de Karine " L'année du chat"