Bon, avertissement au lecteur, c’est une histoire d’assureur/assuré donc ça a 98% de chances d’être glauque et injuste et ça l’est… Je sais qu’il ne faut pas condamner globalement toute une profession à cause d’un indélicat, je connais des assureurs, enfin j’en connais un, qui n’agit pas comme un bandit et ce n’est pas un hasard s’il est devenu premier assureur moto en France…. Mais bon, pour les chats, c’est autre chose… Donc on y va. Où ? Dans l’Aisne !
Il s’en passe des choses dans l’Aisne ! Pour ceux d’entre vous qui fréquentaient plutôt les salles de jeu que les cours d’histoire et géo, la préfecture est Laon, on prononce « lent », on est à la frontière belge et pour les vraiment branchés histoires que personne ne connaît, parmi les rivières et fleuves qui traversent le département, figure la Dhuis, qui est canalisée pour alimenter Paris en eau potable depuis 1865 !
Voilà, mes maîtres en journalisme m’ont toujours dit qu’avant de raconter une histoire, qu’elle soit belle ou moche, il fallait planter le décor, c’est fait, nous voilà donc sur place.
Et l’histoire, vu que le coin sent bon le calme, est d’autant plus incroyable.
On le sait, Micetto le rappelle régulièrement, qu’amener son chat chez le véto coûte plus cher qu’aller chez le cardiologue, d’autant plus qu’il n’y a pas de sécu pour les chats…
Enfin il y a quand même des assurances privées, qui proposent des contrats de remboursement des soins, mieux c’est remboursé et plus les contrats sont chers…
Bon, chez l’homme, l’égalité devant les soins n’a jamais vraiment existé, la sécu permet certes de bénéficier de soins « first class », mais il faut attendre quatre mois, du coup c’est gratoche et on est sublimement soigné dans ce pays, contrairement à ce que veulent faire croire les pleurnichards patentés que sont mes confrères des JT…
Cela dit si t’as des ronds, t’es soigné aussi bien mais plus vite, avec de la vraie bouffe aux heures des repas, et même des infirmières qui font pas exprès de te faire mal lors de prises de sang !
Mais côté chat queue dalle…
Il existe quand même des cliniques pour chats (de) riches, mais justement c’est pour les riches. Pour les autres, après en quête, l’assurance qui est proposée varie d’un peu moins de dix € par mois, mais c’est comme pour ta bagnole ou ta mob, ça couvre jamais rien…. Disons, que ce que j’ai trouvé sur le net, à 8,60 € par mois, prend en charge les opérations, mais pas les soins généraux, et de toute façon c’est limité à 1500 € de remboursement. Et comme pour la bagnole, il y a 30% de franchise.
A 20,50 € mensuel, tout est pris en charge mais toujours dans la limite de 1500 € par an et avec 15% de franchise.
Comme toujours, un contrat est signé sur une durée fixe, en général d’un an, avec tacite reconduction si ce n’est pas dénoncé dans un délai écrit sur ledit contrat… mais en tout petit.
Voilà, après le décor, j’ai décrit l’environnement de l’histoire, notre lecteur est maintenant armé pour juger en toute connaissance de cause les faits qui vont être exposés.
A titre personnel, mais personne n’est obligé de me suivre, au vu des éléments décrits ci-dessus, il flotte comme un relent de foutage de gueule et en fait c’est même bien pire que ça mais on n’y est pas encore…
Les faits donc… Monsieur X, ce n’est pas parce qu’on habite dans l’Aisne qu’on est obligé de décliner son identité, a eu un chat pour lequel il a souscrit une assurance. Et puis, nous raconte notre confrère du Courrier Picard, repris par France 3 Régional, son chat est mort. Une bagnole lui a collé un coup de pare choc et en effet, cinq kilos contre une tonne, en général, le scénario est écrit d’avance… Monsieur X a enterré son chat… puis a signalé à son assureur que le chat n’étant plus de ce monde, l’assurance dudit greffier devait suivre le même chemin.
Pour que le contrat cesse, l’assureur a exigé un constat de décès d’un vétérinaire… Que Monsieur X n’avait pas fait faire, en France ce n’est pas obligatoire pour les animaux de compagnie. Et donc il devait continuer à payer… Pour prouver audit assureur que son chat est bien mort, monsieur X n’a plus qu’une solution, l’exhumer…
Nous savons tous, nous, propriétaires d’animaux, que nos complices vivent moins longtemps que nous, ce qui n’empêche pas que la séparation est toujours cruelle. Alors exhumer doit être assez terrifiant. Tout ça parce que l’assureur ne veut pas s’asseoir sur entre 120 et 240 € (si c’est arrivé en début de contrat..) Je vous avais bien dit que c’était glauque, on a du mal à le croire mais c’est comme ça.
Je n’ai pas pu vérifier les faits auprès de Monsieur X puisque… Monsieur X veut garder l’anonymat. Vérifier, c’’est aussi un devoir sacré chez un vrai journaleux, je n’ai pas pu le faire et pour que les choses soient claires, je serai ravi si l’on me dit un jour que c’est un poisson d’avril et que je me suis fait avoir à écrire mon courroux sur une invention de potache.
Mais il est vrai que ma longue expérience de la vie me fait hélas facilement imaginer ce genre de scène…
Personnellement, je fais pour mes animaux ce que je souhaite pour moi-même, direction le crematorium. (Quel mot ! Bon, c’est comme ça, même quand on prend ça simplement comme une obligation, la mort doit faire peur…) Et mes animaux ne sont pas assurés, comme ça je ne risque pas de m’exposer à ce genre de situation débile, cela dit, les crémations sont toujours l’objet d’un certificat…
Il y a évidemment d’autres solutions, par exemple, demander à ses chats de ne traverser la route qu’en fin de contrat, pendant l’année qui précède, ils laisseront donc leurs potes de l’autre côté se marrer sans eux…
Oui c’est absurde. Parce que l’histoire de l’assureur qui demande l’exhumation, elle est logique ?