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Mais qui est la jeune fille au chat noir ?

Henri Matisse, Marguerite la jeune fille au chat noir

Barbara Duthuit, veuve du petit-fils d’Henri Matisse, vient de donner deux oeuvres du peintre célèbre au Centre Pompidou dont une intitulée "Marguerite au chat noir".
C’est un portrait d’une jeune fille de 16 ans, à l’air sage et réservé, tenant sur ses genoux un chat noir qui voudrait bien s’échapper, une huile datant de 1910.
Cette oeuvre a été réalisée lors de la période “radicale” de Matisse, s’incluant dans une série de grands portraits entre 1908 et 1911.
Qui était cette jeune fille ?
Marguerite était une fille illégitime que le peintre a eue avec Camille Joblaud, un de ses modèles.
Matisse qui se mariera avec une autre femme lorsque Marguerite n’avait que trois ans, continuera à peindre sa fille et en fera son modèle.
La jeune fille au regard timide, tenant maladroitement dans ses mains le petit chat noir, un peu rebelle, s’avèrera adulte, une femme au caractère trempé et courageuse. Pendant la guerre de 1940, elle n’a pas hésité à entrer dans la Résistance avec les Communistes. Elle fut incarcérée par la Gestapo et torturée. Comme elle était une battante, elle réussit à s’évader lors qu’elle était transférée vers une prison en Allemagne.
Mariée à un Critique d’Art, Georges Duthuit, elle eut un fils Claude, le mari de Barbara Duthuit qui a fait don du portrait de sa grand-mère.
La jeune Marguerite est peinte de face, le regard fixant le spectateur, dans une robe bleue, le bleu cher à Matisse, évocateur du bleu d’une nuit d’été. Le tout sur fonds bleu aussi mais plus clair.
Ce n’est pas très fréquent qu’un chat soit représenté en peinture surtout que dans cette oeuvre, l’animal est au centre du tableau et non en fonds comme chez certains peintres. Il est un personnage aussi important que Marguerite et apporte au portrait un peu figé de la jeune fille, un élément mouvant dans sa lutte pour se libérer de l’étreinte dans laquelle elle le tient.
Cela nous rappelle que le chat aime la liberté et ne veut pas subir les caresses. Les câlins, c’est quand il veut, quand il le décide.
La présence de ce petit chat apporte au tableau une touche de tendresse, d’humanité, une intrusion de la vie quotidienne.
Cette oeuvre peut être vue dans le nouvel accrochage du musée national d’Art Moderne, “Modernités plurielles 1905-1970” à Beaubourg.

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