Périodiquement, les autorités chinoises ont besoin de se refaire une virginité de façade auprès des médias étrangers, on relâche donc de façon très officielle des centaines de chats soi-disant arrachés aux cuisines des restaurants s’apprêtant à les transformer en civet.
Dans cette histoire hélas vraie, un millier de chatons, carrément, mais pour être sûr que personne n’ira les récupérer pour les refourguer illico aux restaus, on les lâche dans la forêt !
Or le chat « domestique » ne survit pas dans une forêt, mal en tous cas. Et il n’a par définition aucune peur des bruits humains et se rapproche donc des routes. Et donc les chats « graciés » se retrouvent sous les roues des camions, la circulation en Chine (et en Inde !) est la plus dangereuse au monde, on y manque un peu de culture automobile…
Du coup, les amis des animaux, il doit bien y en avoir quelques millions en Chine, ont organisé des battues pour sauver les greffiers une deuxième fois !
Le camion de la police avait été repéré une première fois par les associations, avec mille chatons à bord, le chaton c’est meilleur en cuisine, c'est plus tendre, mais en Chine, la police ne fait pas de sommations ! Donc on a dû laisser les lardus mener à bien leur expédition de libération. On est dans la province de Jiangtsu, à l’est du pays, loin de tout, les flics locaux ont la gâchette facile, façon pistoleros…
Donc, on fait des battues pour récupérer les chatons et les donner à des familles d’accueil.
Mais va attraper un chaton qui a peur dans un bois grand comme la France ! Une cinquantaine seulement de chats ont été récupérés et confiés à de vrais foyers. Les autres ont eu le choix entre les roues de camion et crever de faim…
Ce qui manque cruellement à ces associations, c’est l'argent. Cela dit, la cause animale avance, à la vitesse chinoise, qui ignore la notion du temps depuis des millénaires. On saute donc sur les occasions, un camion qui se renverse ici et on attrape 600 chats d’un coup, idem pour les chiens d’ailleurs.
Le pire est que le chat n’est pas un plat traditionnel chinois, c’est juste un mets de choix et de luxe proposé dans les restaus du sud du pays. Bon, on peut penser que ce sont des sauvages, et ils nous parleraient alors de foie gras, de homards jetés vivants dans l’eau bouillante, il est vrai que chaque culture gastronomique a ses travers et j’avoue ici adorer le foie gras et le homard… En revanche, la fois où on a voulu me proposer du chien en Corée, nous étions plusieurs français, journalistes, invités par une grande marque auto et on a cru nous faire honneur, on a été très diplomates et on a bouffé du poisson… Cela dit, la fin de vie du poisson dans les chaluts c’est pas bien marrant non plus. Alors, on devient végétarien ? J’aime pas l’herbe…