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Décidément le café des chats fait couler beaucoup d’encre

Décidément le café des chats fait couler beaucoup d’encre

«  Charlotte dans un long mail du 29 septembre 2013 nous écrivait « Je viens de prendre connaissance de votre second article à propos de l'ouverture du Café des Chats dans le marais. 

Je souhaitais donc m'entretenir avec vous de quelques éléments, en ceci que votre site est tout de même un portail assez important (je ne connaissais pas, je viens d'y faire un tour assez complet, je suis très agréablement surprise) en matière de site web ayant pour thème « vivre avec les chats ».

«  Charlotte s’interroge entre autres aujourd’hui encore plus, à cause du Café des chats – sur la capacité de l’homme à réduire en machine à sous le moindre être vivant sur lequel il déclare avoir autorité, et sur l’unanimité systématiquement rencontrée dans cette voie ».

Pour lire l’intégralité du message de Charlotte

 

Réponse à Charlotte 

D’abord, et ce n’est pas seulement au titre des convenances, merci de vos remarques. Bravo pour le style. Il est digne de notre site. Même la longueur de votre intervention me plaît, elle correspond à la distinction que nous faisons entre des internautes qui entrevoient  une moitié de titre et changent de site de façon compulsive, et les lecteurs, qui lisent et parfois dégustent un article comme ils le feraient sur un journal, ce que nous sommes.

Je ne vous fais pas du gringue pour mieux vous assommer, votre littérature est sincèrement à la hauteur de ce que nous voulons faire sur Micetto. Bienvenue quand vous aurez une telle inspiration, mais pas sur des critères idéologiques… 

Alors sur le fond… Vous vous occupez avec beaucoup d’attention de chats qui avaient de faibles espoirs dans la vie, et ce de façon tellement bénévole que cela vous coûte une partie de vos revenus. 

Qui pourrait vous contrer sur ce point ? Mes propres chats viennent de la SPA… cependant, je ne vais pas les chercher à la SPA pour faire du bien au monde, mais pour me faire du bien à moi. L’adoption, c’est comme pour un gosse, on ne la fait pas par bonté, un animal chez soi est un vrai bordel et un vrai changement de vie, une remise en cause infiniment trop importante pour que l’envie de faire le bien en soit la raison. Idem pour l’enfant, on n‘adopte pas par bonté mais pour avoir un enfant. Quand le monde aura accepté cet état de fait, que l’on adopte par pur égoïsme et non par volonté de faire le bien, animaux et enfants adoptés avanceront d’un grand pas. 

Votre démarche est donc superbe, il n’empêche que ce que vous y recherchez n’est pas la sainteté mais votre bonheur, je vous parie une boîte de croquettes sur ce point.    

Alors, parce que vous trouvez le bonheur de cette façon, vous interdisez que les chats vivent autrement que comme chez vous ou chez vos familles adoptantes ? Là est le vrai problème et avant de discuter du Café des Chats, je sacrifie une petite ligne à l’intolérance des gens de bien. Parce que je la dénonce, des religieux prêts à brûler vifs ceux qui ne voulaient pas de leur façon de voir le bonheur, et ceci existe toujours aujourd’hui, aux bagarres entre associations dans l’humanitaire en Afrique, j’en ai été le témoin, par exemple les « églises » américaines richissimes qui donnent à bouffer contre un signe de croix et un lit pou une prière en anglais. (Il est bien connu que les pauvres du monde entier parlent la langue de Shakespeare…) 

J’en viens au café. Celui des chats. Vous parlez de détention, de maltraitance, de souffrance animale…. D’escroquerie à l’émotion des clients. Je vous soupçonne, sur ce coup-là, d’un peu de parti pris. 

Que le but de ce café soit de faire du pognon c’est logique, c’est le principe de tous les cafés et de tous les commerces en général. Je pense que déjà sur ce point nous ne sommes pas d’accord… 

Que pour attirer le chaland, on fasse état de chats dans l’établissement, cela vous choque car vous y voyez une détention de chats. Vous faites même le rapport avec la prostitution, ces pauvres chats seraient donc les nouvelles hôtesses de bars pour clients en mal d’affection… 

Il y a dans toute votre démarche une notion inacceptable, le procès d’intention permanent. Vous savez mieux qu’elle ce que la patronne du café a dans la tête, vous savez mieux qu’eux pourquoi les clients fréquentent l’endroit et surtout vous savez mieux que les chats s’ils sont contents d’être là ou pas. 

Alors, honnêtement, que les chats viennent de la SPA, de familles d’accueil ou d’autres systèmes, je m’en fous un peu, la seule chose qui serait inacceptable serait l’enlèvement ! Votre problème Charlotte, est celui des Inquisiteurs du Moyen-Âge : hors de votre église point de salut, vous n’admettez pas que des animaux retrouvent un peu de bonheur autrement que par vos méthodes, qui, je le répète, sont totalement respectables mais pas uniques au monde. 

Quant à savoir su un chat est maltraité, il y a une réponse facile : il devient agressif. On sait même que trop de caresses rendent un chat parfois compulsif. Je n’ai pas entendu parler de clients griffés dans ce bar, je sais que l’on y interdit de toucher les animaux mais j’imagine que ceux qui viennent sur les genoux des clients ne sont pas chassés, je n’en sais rien. 

J’ai un souvenir, qui date cela dit d’une époque bénie où l’on cherchait à créer la tolérance, contrairement à aujourd’hui où la haine est devenue le moteur de tous nos votes, toutes nos décisions, nos opinions, nos façons de vivre. Il y avait un bar à Paris où les fauves étaient les vedettes de l’endroit. Cela puait pas mal, mais nos fiancées, souvent futures fiancées, avaient la chair de poule, voire le grand frisson à la vue de ces bêtes. Le bar n’existe plus. Mais il existe des tas d’endroits où les animaux sont les rois de la fête, et pas forcément traités de façon aussi royale qu’au café des chats. Je ne suis pas sûr par exemple, que le dressage des chevaux du Cadre Noir de Saumur ou de les Lipizzans de l’Ecole de Vienne soit toujours une partie de plaisir pour ces équidés… Bref, votre dénonciation de l’exploitation du chat par l’homme ne me convainc pas. Pas au bar, dans les cirques russes qui montrent des chats dits savants peut-être. Vous semblez aussi détester le succès de l’endroit : pourtant cela devrait vous rassurer ! Si l’on va dans un bar à chats c’est que l’on aime les chats !  Il reste un point sur lequel je n’ai pas matière à vous contredire, il semble que vous soyez allée dans cet endroit où vous avez repéré une merde de chat au sol. Ce qui signifie probablement en effet, je n’ai aucune raison de ne pas vous croire, que les litières ne sont pas remplacées assez souvent, jamais un félin ne ferait cela en public, vous avez dû remarquer que tous les animaux fauves font tout pour se planquer à ce moment, et ensuite cacher le produit de leurs entrailles. Nous nous sommes promis d’aller y faire un tour du coup, alors qu’honnêtement, nous laissons volontiers ce genre de tendresse payante aux autres, mes chats suffisent à mon bonheur. Voilà ce que vous avez gagné Charlotte, le bar aura deux clients de plus cette année ! Je suis méchant avec vous, pardon… 

Bon, bravo pour votre action, mais que ce soit dans le bien ou le mal, le sectarisme ne mène à rien. Il y a différentes façons de concevoir le bonheur de l’autre, qu’il soit humain ou animal, je sais que c’est parfois insupportable, mais c’est comme ça, la vie est parfois une 

Cruauté insoutenable quand on ne comprend pas.

(1) Le café des chats. 16, rue Michel Le Comte, Paris 75003. Tlj, de 12h à 22h. Tél: 09 73 53 35 81. Réservation conseillée (margaux@lecafedeschats.fr). tarif des consommations: 10 à 30 €.    

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