Ces dames de Narbonne ont une activité bénévole tout à fait respectable, elles s’occupent de chats abandonnés, spécialement bien sûr à l’époque des vacances où faute d’argent pour le « chat-nil », faute d’amis pour les garder ou venir les nourrir et changer les caisses à merde, et surtout faute de responsabilité et faute d’amour car quand on a un animal c’est pour la vie, les propriétaires de chats les abandonnent dans la rue ou la campagne…
C’est dégueulasse mais l’homme est dégueulasse… (Remarque totalement personnelle et totalement assumée, s’appuyant sur des dizaines d’années d’observation et des déceptions qui se comptent en milliards..)
Ce doit être d’ailleurs pour cela que j’aime tellement les animaux, innocents par définition et incapables de cruauté puisqu’ils ne savent pas ce que c’est…
Ce qui me rappelle que cet immense talent qu’est Shakespeare s’est méga foutu dedans…
Il a écrit une phrase magnifique, mais totalement erronée… (Richard III, acte deux, scène un).
“No beast so fierce but knows some touch of pity. But I know none, and therefore am no beast.” Autrement dit, “Même la bête la plus féroce, un jour, ressent de la pitié. J’ignore ce qu’est la pitié, je ne suis donc pas une bête »…
L’erreur de William est d’avoir pensé qu’une bête peut-être féroce, on lui pardonne, à l’époque, les paysans se faisaient un peu attaquer par des loups, des chiens sauvages, des lynx, et l’on croyait qu’il s’agissait de cruauté alors que ces animaux agissent par défense, éventuellement pour bouffer.
Bref, pas de cruauté chez les animaux.
Mais chez les hommes…
Les dames de Narbonne, qui donnent à bouffer aux chats abandonnés, qui les emmènent chez le véto quand ils sont de traviole, qui les câlinent quand c’est possible, car, on les comprend, les greffiers abandonnés peuvent être devenus méfiants, ces dames qui font du chat-manitaire sont parfois mal vues…
Et oui, s’occuper du malheur, donner du réconfort, c’est beaucoup moins noble qu’être un killer à la tête d’une boîte à laquelle on pique un billet d’un million par mois pour lui faire perdre de l’argent !
Et puis, électoralement, les chats sont toujours abstentionnistes !
Et puis un chat qui mange dans la rue c’est pas propre !
Trois raisons de les laisser crever… Les dames de Narbonne, elles, n’abandonnent pas. Mais un chat, ça coûte…
Géraldine, l’une de ces dames, explique : « Tatouer, vacciner et faire stériliser un chat coûte 300 €. Et 12 € par mois sont nécessaires pour le nourrir. En faisant castrer les mâles, ils deviennent dociles, ne se bagarrent plus et ne hurlent plus. Les rues sont plus calmes. Nous évitons que leur population explose".
Le maire de Narbonne Jacques Pascou a fait voter une aide de 10 000 € pour ces dames.
Monsieur le maire de Narbonne, je ne sais pas qui vous êtes, ni de quel bord vous êtes et je m’en contrefous. Mais donner des sous pour castrer les chats alors que vous en avez tellement besoin pour chasser l’électeur me paraît être à la fois une décision courageuse politiquement et intelligente pour la ville. Et donc bravo. Quant aux dames, quand quelqu’un vous fait une remarque désobligeante sur vos protégés, sachez qu’hélas, il y a une grosse majorité de cons chez les hommes et qu’il est normal d’en croiser tous les jours…