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Lycées : Peaux de chat ou peaux de lapin ?

Micetto a écrit pas mal de choses sur les trafics illégaux de peaux de chats en Europe, dont certaines sont même vendues aux enchères sur internet. Nous nous sommes alors souvenus que dans les salles de classe des lycées de notre adolescence, ce qui remonte à pas mal d’années, une expérience faisait bien marrer les élèves, y compris ceux qui comme moi, attendaient avec impatience de sécher les cours de maths pour tenter de devenir le meilleur joueur de flipper du bahut en enrichissant au passage le tenancier du bar et les boîtes assez glauques qui plaçaient les jeux dans les cafés. 

Mais la physique-chimie, on y allait. Il y avait des expériences rigolotes, comme le mélange détonnant qui, en forçant un peu les doses, donnait de formidables explosions qui faisaient sursauter le prof et ce dans la plus totale impunité, c’était de la science ! 

En physique, on frottait un bâton de plastique sur une peau de chat et cela donnait de magnifiques étincelles d’électricité statique ! 

Pardon, t’as dit quoi là ? Peau de chat ? 

Mais oui au fait, cela voudrait dire que les établissements français, il y a dans ce pays 4000 lycées et 7000 collèges, contourneraient la loi, ou bénéficieraient d’une dérogation pour motif scientifique ? 

On enquête. 

D’abord auprès des lycées et des profs. Côté lycées, omertà totale. Côté profs, un seul me dira qu’à sa connaissance il s’agit bien de peaux de chats… 

Alors j’approfondis… 

« Allô l’Education Nationale ? Le service de presse s’il vous plaît… »

« Celui de Monsieur Peillon ? »

« Oui » et là, je m’épate moi-même, c’est balaize pour un pisse-copie qui ne fréquente pas les lambris dorés de la haute, d’arriver direct au service de presse d’un puissant de notre monde… 

Je pose la question… Grand silence… Je reformule comme on dit chez les psychanalystes, la même question servie de deux façons différentes est toujours plus facile à faire comprendre…  

Je vous le donne en mille… La réponse de la demoiselle qui en principe doit choyer les journalistes, ça sert toujours d’avoir des amis dans les media… 

« C’est d’un total mauvais goût » … et on me raccroche à la gueule ! 

Bon, j’espère que le Ministre choisit mieux ses profs et ses proviseurs que ses communicant(e)s !

Cela dit, je suis d’une sérénité nucléaire quand j’ai la sensation que l’on ne veut pas me répondre… 

J’appelle donc la Cité des Sciences à La Villette.

L’avantage, là, on tombe sur des gens qui ont envie de faire leur boulot, pas juste d’avoir un strapontin sous les ors de la République…  

« Vous avez des physiciens chez vous ? Voudriez vous leur demander si etc… etc… »

Charmante voix qui me dit qu’il y a des gens ultra-compétents à la Cité des Sciences, elle va s’informer et me rappellera. Elle me dit aussi au passage qu’elle a assisté récemment à l’expérience et que cela se fait sur des peaux de lapins synthétiques… 

Et j’attends, pensant que l’on va me rappeler dans l’après midi… 

Rien. 

Le week-end passe, nous étions un vendredi ; puis le lundi… nada… je me dis que je me suis encore fait prendre pour une andouille (c’est idiot comme phrase, c’est super bon l’andouille…) mais le mardi, dring ! 

Et j’ai enfin la réponse. 

Ce sont des peaux de lapins, mais des vraies… 

Bon, j’ai donc découvert que dans ce pays, où le chat ne se mange pas, le lapin en revanche est un mets de choix, en viande ou en pâtés. Alors, récupérer les peaux au passage pour transformer en savants (et faire marrer !) lycéens et collégiens de l’hexagone, pourquoi pas ? 

Mais j’ai souri quand même, en pensant que chez nos voisins angliches, pour qui manger du « rabbit » est un sacrilège, que fait-on dans les lycées ? Réponse évidente, au pays de la laine qui a été sa richesse « number one » pendant tout le Moyen Âge, on fait l’expérience sur la laine en question, autrement dit une peau de mouton ! 

Bon, enquête terminée. Quoique… Pourquoi pas de lapins en Angleterre ? Probablement parce que c’est un pays de marins (Trafalgar, Aboukir…) et que chez les marins, je m’honore de faire partie de cette communauté, le mot « l---n » est interdit, même de prononciation à bord d’un bateau car cela porte malheur… ceci parce qu’à l’époque où toute la câblerie était à base de corde, y compris celle du  gouvernail, que l’on suiffait pour éviter l’usure, un « l---n » bouffait les cordages et le navire était foutu, l’équipage avec… J’ai d’ailleurs eu un mal fou à écrire ce mot durant tout cet article, j’y ai mis tout mon courage pour informer nos chers lecteurs, mais croyez moi, c’est dur, un marin est d’une superstition incroyable, bon, l’information, c’est encore plus sacré que les mots interdits à bord ! 

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